Les 780 travailleurs en lock-out de l'usine Rio Tinto Alcan d'Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, continuent de recevoir des appuis.

Mercredi matin, le député néo-démocrate Claude Patry s'est joint aux manifestants. Le député fédéral de Jonquière-Alma, ancien syndicaliste et président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Arvida, n'a pas caché sa solidarité pour les  employés sans travail depuis le 1er janvier.

Outre M. Patry, le représentant du Syndicat des Métallos, Dominic Lemieux, dit aussi compter sur l'appui d'autres centrales.

Des membres d'Énergie électrique, une division de Rio Tinto qui s'occupe des barrages et de la distribution de l'électricité, sont ainsi venus exprimer leur solidarité. Membres des TCA, ils ont aussi été touchés par la sous-traitance et souhaitaient joindre leurs voix pour dénoncer le lock-out à Alma.

«Ces travailleurs ne sont pas visés par le conflit qui nous oppose à Rio Tinto Alcan, mais ils étaient présents par solidarité et sont derrière nous», a précisé M. Lemieux.

Plus tôt dans la nuit de mercredi, les premiers inspecteurs dépêchés par le ministère québécois du Travail sont arrivés sur les lieux. Le représentant syndical Lemieux a confirmé avoir fait le tour de l'usine avec trois inspecteurs afin de vérifier si des briseurs de grève se trouvaient sur place. Les inspecteurs devraient remettre leur rapport à la ministre Lise Thériault d'ici quelques jours.

À l'extérieur de l'usine et devant les bureaux du syndicat, le piquetage se poursuit. Conformément aux conditions imposées par l'injonction de la Cour supérieure, le nombre de manifestants devant l'usine a été limité à 20.

«Nous sommes présents à 500 pieds de l'entrée et devant nos bureaux du syndicat. Nous avons limité les présences à 20, comme on nous l'a imposé», a ajouté M. Lemieux.

Le syndicat attend maintenant l'audience du 10 janvier en Cour supérieure à Alma, où il tentera d'atténuer les mesures contenues dans l'injonction obtenue mardi par Rio Tinto Alcan. L'unité syndicale évalue également ses stratégies afin de se faire entendre dans la région.

À l'usine, environ 200 cadres se relaient pour faire fonctionner les équipements, dont la production a été réduite au tiers de sa capacité. Lundi, la direction a confirmé que 288 cuves d'électrolyse, parmi les 432 que compte l'usine, ont été fermées au moment du lock-out.

Mardi, le vice-président de Rio Tinto Alcan - Métal Primaire, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Étienne Jacques, a expliqué que l'entreprise refuse de s'engager en accordant un plancher d'emploi aux travailleurs de l'Usine Alma, et entend continuer à recourir aux sous-traitants.