Même les cadres d'IQT ont été pris de court par la fermeture soudaine des centres d'appels, vendredi dernier. En entrevue à La Presse Affaires, une dirigeante de l'établissement de Trois-Rivières, Hélène Vachon, affirme qu'elle n'a jamais vu venir le choc. Et elle demande à son ancien employeur de cesser de jouer à la cachette.

Une semaine plus tard, l'ancienne cadre ne décolère pas à l'égard de son ancien employeur. Comme ses anciens employés, on lui doit plusieurs semaines de salaire et elle n'a touché aucune indemnité de départ.

«Ça ne se fait pas, dit-elle. Ils nous ont servi ça de façon cavalière. C'est inacceptable.»

Hélène Vachon est entrée au service du centre d'appels de Trois-Rivières en tant que simple agente, en novembre 2006. L'établissement était alors exploité par le Centre de contact Durham. Elle a progressivement gravi les échelons et, quelques mois après qu'IQT eut acquis le centre, elle a été promue directrice des opérations.

Comme ses collègues, elle affirme avoir été prise de court lorsque la direction de l'entreprise l'a jointe, vendredi dernier, pour lui annoncer qu'elle perdait son emploi en même temps que les 140 travailleurs qu'elle dirigeait. Le coup de téléphone a été bref, et elle n'a eu aucune explication sur les motifs de la fermeture, sinon que l'entreprise était en faillite. Quelques minutes après avoir raccroché, elle a rassemblé ses employés pour leur relayer la pénible nouvelle.

«On n'en a pas su plus, relate-t-elle. Ce qu'on a eu comme appel a été très court. La première chose qu'on nous a dit, c'est que plus personne n'est un employé d'IQT à partir de maintenant. Vous devez vider vos bureaux et quitter les lieux immédiatement.»

Une poursuite déposée récemment devant les tribunaux porte à croire que les problèmes de l'entreprise se profilaient depuis quelques semaines. La société immobilière Olymbec, qui possède l'immeuble qui hébergeait le centre d'appels de la rue Chanoine-Chamberland, s'est adressée à la Cour du Québec pour réclamer le paiement de deux mois de loyer en retard.

Mme Vachon savait que le loyer était en retard. Elle en a été informée tout récemment lorsque Olymbec a demandé à parler à un membre de la haute direction. Malgré tout, elle n'y a pas vu un signe que l'entreprise était sur le point de fermer.

Faire face à la situation

Elle a tenté de joindre les propriétaires d'IQT à New York, David et Alex Mortman, mais elle n'a pas été en mesure d'en savoir davantage sur les circonstances de la fermeture, sur la possibilité qu'IQT se retrouve en faillite, ni sur les sommes qui pourraient être versées aux employés. La personne qui l'a rappelée au nom des deux hommes d'affaires n'a offert que des réponses évasives à ses questions.

Hélène Vachon estime que ses anciens patrons doivent maintenant sortir de leur cachette.

«Je crois qu'ils doivent faire face à la situation, affirme-t-elle. Ils doivent donner des explications à leurs ex-employés. Ils doivent leur parler. Je pense que tout le monde attend cela.»