La Caisse de dépôt et placement du Québec exclut maintenant les fabricants de mines antipersonnel et de bombes à sous-minutions de son portefeuille d'investissement. L'institution a annoncé vendredi la mise à jour de sa politique d'investissement responsable, qui était jusqu'alors peu contraignante.

La Caisse a déjà vendu ses participations dans une demi-dizaine entreprises litigieuses, assure Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse, sans donner plus de détails.

Il s'agit de la deuxième mise à jour de la politique adoptée une première fois en 2005. La Caisse n'avait pas de politique d'exclusion de titres sur le plan éthique. On retrouvait donc dans son portefeuille d'actions au 31 décembre 2009 des fabricants d'armes nucléaires, d'armes prohibées, des pollueurs et des cigarettiers, dénonçait un dossier du Journal Les Affaires, publié en mai 2010.

Désormais, «la Caisse exclura certains titres d'entreprises de son portefeuille uniquement dans des circonstances exceptionnelles, soit une contravention au droit local ou international», lit-on dans la politique mise à jour. Dans un communiqué, la Caisse fait allusion aux fabricants de mines antipersonnel et de bombes à sous-munitions.

Il n'est toutefois pas question d'exclure les cigarettiers ni les fabricants d'armes nucléaires, a confirmé Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse. L'investisseur institutionnel croit davantage à une approche de collaboration avec les entreprises, ce qu'elle appelle son engagement actionnarial, qu'elle met en oeuvre par l'entremise de son droit de vote aux assemblées d'actionnaires.

Dans le rapport annuel 2010 de la Caisse qui paraîtra dans les prochains jours, on est donc en droit de s'attendre à ne plus voir d'investissements dans des entreprises comme Textron, Hanwha Corporation, Singapore Technologies Engineering, Lockheed Martin et Poongsan Holdings Corporation, des sociétés montrées du doigt dans le dossier des Affaires de mai 2010.

Selon des rapports 13-F remplis par la Caisse et déposés auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis, la Caisse possédait 159 700 actions de General Dynamics, d'une valeur de 11,3 millions US, au 31 décembre 2010. Le gestionnaire d'actif avait par contre liquidé ses positions dans Lockheed Martin et Textron.

En septembre 2010, toujours selon des rapports 13-F, la Caisse possédait des actions d'une valeur de 7,9 millions US dans Lockheed Martin et de 3,1 millions US dans Textron. Elle ne les détenait plus trois mois après.

En outre, la Caisse a décidé d'appliquer progressivement sa politique d'investissement responsable aux autres catégories d'actif comme les obligations d'entreprise. L'institution financière québécoise mettra aussi sur pied un comité permanent d'investissement responsable, formé de personnes indépendantes de la Caisse. Rappelons qu'elle adhère aux principes pour l'investissement responsable de l'Organisation des Nations unies depuis 2006 et qu'elle élabore de concert avec le milieu universitaire un programme de certification professionnelle sur l'investissement durable.