Les principales sociétés d'État québécoises dépensent près de 1 million de dollars de fonds publics simplement pour produire leurs rapports annuels souvent remplis de photos couleur et imprimés sur du papier de qualité, écrit Le Journal de Québec, lundi.

Des vérifications menées par le quotidien au cours des dernières semaines ont permis de découvrir qu'Hydro-Québec remporte la palme du rapport annuel 2008 le plus coûteux, à 310 000 $. La société d'État a fait imprimer 9000 copies un document rempli de photos couleur, même s'il peut être facilement consulté sur Internet.

L'attachée de presse Arianne Connor a soutenu que la distribution du rapport à de nombreux partenaires, dont des institutions financières, des fournisseurs, des municipalités et des associations internationales, justifie cette impression massive.

Vient ensuite la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui a consacré 212 000 $ à la confection et à l'impression de 4435 copies d'un volumineux document de 180 pages pourtant sobre.

Selon le responsable des relations avec les médias de la Caisse, Maxime Chagnon, les gens s'intéressent beaucoup à ce rapport et son tirage est parfaitement adapté à la demande.

La Société des alcools du Québec, elle, a dépensé 121 000 $ pour la production d'un rapport 2008-2009 à la facture visuelle beaucoup plus relevée. Toutefois, elle a limité le tirage du document à 500 exemplaires, misant sur l'impression moins coûteuse de 650 CD.

Appelé à commenter ces chiffres, le porte-parole péquiste en matière de services gouvernementaux, Sylvain Simard, a demandé au gouvernement d'émettre des directives afin de limiter les dépenses associées aux rapports annuels. Selon lui, toute compétition de beauté et de prestige est absurde dans le cadre d'un exercice de reddition de comptes.

Pour sa part, la Ligue des contribuables du Québec a enjoint les sociétés d'État à revoir leurs pratiques.