La Caisse de dépôt et placement du Québec et le Mouvement Desjardins s'allient et promettent d'investir conjointement 600 millions $ au cours des trois prochaines années afin de contribuer au développement des PME.

L'entente annoncée mardi vise à appuyer des entreprises dans la réalisation de projets offrant une bonne rentabilité, qu'il s'agisse d'expansion, de recherche et développement, d'acquisition de sociétés ou d'optimisation de la productivité.

«La Caisse a l'intention d'être encore plus présente (au Québec) qu'elle ne l'était par le passé», a déclaré le premier vice-président aux placements privés de l'institution, Normand Provost, au cours d'un entretien téléphonique.

«Quand il vente fort, on veut faire affaire avec ceux qu'on connaît, avec nos amis, a-t-il illustré. La Caisse comprend bien ce message-là.»

«La vitalité de notre économie repose, dans une large mesure, sur le dynamisme et la capacité d'innovation de nos entreprises dans toutes les régions du Québec», a pour sa part affirmé la présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Monique Leroux.

Une somme de 200 millions $ sera réservée aux entreprises ayant besoin de prêts subordonnés d'une valeur de 3 millions $ ou moins, tandis que 400 millions $ seront consacrés aux compagnies qui demandent jusqu'à 25 millions $. La Caisse et Desjardins verseront le même montant dans l'aventure, soit 300 millions $ chacun.

De l'enveloppe de 400 millions $, 300 millions $ prendront la forme de prêts à terme d'une durée de cinq à sept ans et 100 millions $ seront injectés en capital-actions.

Capital régional et coopératif Desjardins s'occupera des 200 millions $ destinés aux plus petites entreprises, alors que la gestion des 400 millions $ sera partagée entre la Caisse et Desjardins.

Cet investissement de 300 millions $ de la Caisse dans l'économie québécoise s'ajoute aux autres programmes de l'institution qui s'adressent aux PME de la province. M. Provost n'a pas pu chiffrer la valeur totale des placements de la Caisse dans des PME à l'heure actuelle.

Ces dernières années, la Caisse a fait l'objet de nombreuses critiques en raison du poids décroissant de ses investissements au Québec.

À la fin 2008, les placements de la Caisse au Québec totalisaient 31,2 milliards $, dont 3,7 milliards $ dans des entreprises non cotées en bourse. À cette date, l'actif total des déposants de la Caisse s'élevait à 186,9 milliards $.

Rendement

L'institution ne s'est pas fixé d'objectif de rendement précis pour l'initiative dévoilée mardi, se contentant d'indiquer que celle-ci ne devrait pas nuire à l'atteinte de sa cible globale à long terme, soit sept pour cent par année.

«Le rendement (du programme conjoint avec Desjardins) sur une période de long terme est tout à fait compatible avec les attentes de nos déposants, a assuré Normand Provost. Pour nous, il n'est pas question de sacrifier du rendement.»

Bien sûr, les rendements varient énormément quand on investit dans des PME. «Ce qui est important dans notre métier, c'est la moyenne au bâton», a rappelé le dirigeant, en promettant de ne pas prendre de risques excessifs.

Aucun secteur d'activités ne sera exclu d'emblée. «Ce qu'on recherche, ce sont des entreprises performantes et prometteuses, les leaders dans leur secteur», a-t-il précisé.

M. Provost a reconnu que le programme allait s'ajouter aux services déjà offerts par les institutions financières privées, le Fonds de solidarité FTQ et Investissement Québec, entre autres.

«La concurrence, ce n'est jamais malsain», a-t-il soutenu.

En octobre, celui qui est aussi chef des opérations de la Caisse avait fait part de l'intention de la Caisse de mettre son réseau et son expérience dans les transactions internationales à la disposition des PME québécoises qui veulent se développer en Europe, en Asie ou en Amérique latine.