Après avoir mené une lutte de tous les instants pour mettre la main sur l'agence de publicité Cossette, le groupe Cosmos (T.KOS) jette l'éponge. Cosmos a décidé de ne pas soumettre d'offre supérieure pour Cossette et retire celle qu'elle avait soumise à 7,87$ l'action.

À moins qu'un nouveau prétendant arrive subitement dans le décor ou que les actionnaires de Cossette ne s'y opposent, c'est donc Mill Road, un fonds américain, qui mettra la main sur la célèbre agence de pub québécoise.

«À un moment donné, il faut passer à autre chose», a lancé Sylvia Morin, porte-parole de Cosmos, qui invoque «un ensemble de facteurs» pour expliquer l'abandon du groupe, dont le prix d'achat devenu élevé et le fait que Cosmos n'avait toujours pas eu accès aux données financières de Cossette et perdait espoir d'y parvenir.

Formé des anciens dirigeants de Cossette François Duffar et Georges Morin ainsi que d'autres personnalités du monde des affaires dont l'ancien de BCE, Jean Monty, le groupe Cosmos avait déclenché les hostilités en juillet en annonçant son intention d'acheter Cossette pour 4,95$ l'action.

Une série d'enchères a suivi entre Mill Road et Cosmos, faisant graduellement monter la mise. La dernière offre de Mill Road à 8,10$ aura donc été la dernière.

Si Cosmos échoue dans son but d'acquérir Cossette, ses dirigeants s'en tirent tout de même avec «un petit velours», a dit hier Mme Morin.

D'abord, «ils ont réussi à débloquer une situation de propriété qui ne permettait pas la valorisation du titre», dit Mme Morin.

Avant la démission de Georges Morin, ancien VP de Cossette, un régime d'actions à droits de vote multiples était en effet en place, ce qui rendait impossible l'achat de l'entreprise.

Cosmos fait aussi valoir que même si ce n'est pas elle qui le fera, le capital de Cossette sera tout de même fermé, ce qui était l'un de ses objectifs.

Mill Road a aussi indiqué qu'elle favoriserait l'ascension de jeunes gestionnaires dans l'entreprise, ce qui plaît à Cosmos. Finalement, le groupe souligne que le prix a considérablement monté lors du processus d'évaluation des offres, ce qui profite à tous les actionnaires.

Marcel Barthe, vice-président, stratégie d'entreprise, chez Cossette, s'est quant à lui dit «heureux qu'une situation difficile et délicate soit enfin terminée». Il souligne toutefois que rien n'est joué: les actionnaires de Cossette doivent encore voter à hauteur de 66,67% pour la fusion avec Mill Road lors de l'assemblée extraordinaire prévue pour le 18 décembre.

«Ça va probablement permettre à tout le monde de reconcentrer ses efforts auprès des clients et des employés, d'augmenter la stabilité et de diminuer une certaine insécurité», a-t-il dit.

Rappelons que Cossette a perdu 16,5 millions lors du dernier trimestre.