En vertu de son plan de réorganisation, déposé lundi, l'imprimeur en difficulté Quebecor World projette de revenir en Bourse en émettant de nouvelles actions.

La négociation des titres de l'entreprise montréalaise a été suspendue vendredi à la Bourse de Toronto. Leur dernier cours a été de 2,5 cents.

Quebecor World rachètera les 158,2 millions d'actions ordinaires et les 47 millions d'actions à droit de vote multiple en circulation à un coût encore indéterminé, mais vraisemblablement minime, afin de les annuler.

La société émettra ensuite de nouvelles actions ordinaires et privilégiées, qui doivent être cotées à la Bourse de Toronto.

Il est aussi prévu que l'entreprise change son nom à la suite des protestations de Quebecor [[|ticker sym='t.qbr.b'|]], le conglomérat médiatique qui contrôlait Quebecor World jusqu'à ce que cette dernière se place à l'abri de ses créanciers, en janvier 2008.

Un nouveau conseil d'administration sera aussi nommé. Le conseil actuel est présidé par l'ancien premier ministre Brian Mulroney, qui est aussi administrateur de Quebecor.

Le plan de réorganisation précise que les créanciers garantis pourront récupérer la totalité de la valeur de leurs passifs, alors que d'autres créanciers auront droit à la moitié de leurs réclamations. Les pourcentages que toucheront d'autres classes de créanciers ne sont pas spécifiés. Certains créanciers n'ont pas encore conclu d'arrangement avec l'entreprise.

Le plan ne garantit pas que l'entreprise pourra éviter la faillite, tiennent à souligner les avocats dans le plan. Le secteur de l'imprimerie continue de souffrir largement de la récession, rappellent-ils.

Dans le cadre de sa restructuration judiciaire, Quebecor World s'est départie de ses activités européennes et indiennes, a vendu un immeuble à Montréal et un autre à Ottawa, a déménagé son siège social hors de l'édifice de Quebecor, a cédé son biréacteur Challenger, en plus de réduire ses effectifs de 2953 personnes - soit 13,8 pour cent de sa main-d'oeuvre totale.

On a notamment fermé des imprimeries à Magog et à Toronto. La société a néanmoins réussi à renouveler des contrats et à en gagner de nouveaux.

Au cours des dernières semaines, Quebecor World a imposé une réduction des conditions de travail de ses employés non syndiqués et a demandé un effort semblable à ses travailleurs syndiqués.