Quand son carnet de commandes a tout à coup cessé de se remplir, Marc Bizier a mis la moitié de ses 10 employés au chômage. Fabricant de planchers, de comptoirs et de moulures en bois, l'entrepreneur de Wakefield a quand même investi 250 000$ pour acquérir de la nouvelle machinerie et diversifier sa production.

Le ralentissement économique fait très mal. Surtout pour une entreprise dépendante de l'industrie forestière.

«Ça nous frappe durement; on fonctionne à 40% de notre capacité de production depuis décembre, indique M. Bizier. Je me doutais bien que ça allait arriver à cause de l'effet domino venant des États-Unis, mais ça a frappé d'un seul coup.»

 

Lorsque les employés mis à l'écart seront rappelés, les autres devront à leur tour se tourner, temporairement, vers l'assurance emploi. «C'est difficile. On est très proche de nos employés, et c'est certain que ce n'est pas toujours bien reçu. Dans l'ensemble, ils ont compris.»

M. Bizier désirait développer de nouveaux créneaux, notamment en diversifiant l'offre dans les types de planchers et la production de comptoirs de bois faits sur mesure.

«C'est un problème associé à la construction et à la rénovation résidentielle. On a beau avoir de nouveaux produits, il faut une demande.»

La clientèle est répartie également entre le résidentiel et le commercial. «On a commencé à faire plus de publicité, et on améliore le site internet. Il faut être à l'avant-garde.»

Marc Bizier reconnaît que l'Outaouais, avec la stabilité qui découle de la fonction publique fédérale, souffre moins que d'autres régions du Québec. «J'ai des copains en affaires dans le Bas-du-Fleuve. Il y en a qui ont fermé leurs portes.» Il aimerait que le gouvernement vienne en aide aux entreprises en difficulté en imposant des constructions composée de bois, plutôt que seulement en acier et en béton.