Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a discuté mercredi par téléphone avec son homologue américain, Donald Trump, d'un plan d'investissement en Amérique centrale pour ralentir les migrations, a-t-il indiqué jeudi.

« Ç'a été une conversation très amicale et respectueuse », a expliqué M. Lopez Obrador lors de sa conférence de presse quotidienne au Palais national à Mexico.

« Nous avons parlé du thème migratoire et de la possibilité de parvenir à un accord d'investissement pour appuyer des projets productifs et créer des emplois dans les pays d'Amérique centrale et dans notre pays, afin que les gens n'aient plus besoin de migrer », a expliqué le président de gauche.

« Je lui ai indiqué que nous disposons d'un plan - intégré au budget qui sera présenté samedi [au Congrès mexicain] - de 5 milliards de dollars », a précisé celui que l'on surnomme AMLO, suivant ses initiales.

« Il m'a invité à Washington, et je suis disposé à y aller, mais je crois que, pour lui comme pour nous, il faut qu'il y ait un motif et je crois que le plus important sera de signer cet accord » a-t-il affirmé.  

Selon AMLO, le sujet du mur à la frontière américano-mexicaine n'avait pas été évoqué lors de leur conversation téléphonique.  

Jeudi, au lendemain de leur conversation, M. Trump a écrit sur Twitter que, avec l'argent économisé grâce au nouveau traité de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, « le Mexique est en train de payer pour le mur  ! »

Le plan d'investissement mexicain, lancé en accord avec le Guatemala, le Salvador et le Honduras, vise à créer un fonds pour financer des programmes de développement qui généreront de l'emploi pour combattre la pauvreté en Amérique centrale.  

Le gouvernement de AMLO a comparé ce programme au Plan Marshall, un programme américain d'aide à l'Europe mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il cherche désormais à obtenir l'appui des gouvernements américain et canadien. 

Pour M. Lopez Obrador, ce plan est « d'une importance égale, voire supérieure au traité de libre-échange » signé entre les trois partenaires après de difficiles négociations, a-t-il assuré devant la presse. 

Le continent américain a été le théâtre en 2018 d'une vague de migrations sans précédent, notamment avec l'arrivée à la frontière américano-mexicaine d'une caravane de 7000 migrants, principalement honduriens, fuyant la pauvreté et la violence dans leur pays.