L'agence de notation Standard & Poor's a confirmé lundi sa note pour la dette souveraine de la Chine, estimant que le pays allait continuer d'enregistrer une croissance «forte» d'au moins 6% sur les trois prochaines années, grâce aux efforts de rééquilibrage économique de Pékin.

La note de la dette souveraine de long terme de la deuxième économie mondiale a été maintenue à «AA-» (catégorie dite d'investissement), avec une perspective stable, a indiqué S&P dans un communiqué.

L'agence anticipe «des progrès importants en terme de rééquilibrage économique sur les deux ou trois prochaines années», à mesure que la Chine «réduira sa dépendance aux dépenses d'investissement dopées par l'endettement».

Pékin vante volontiers ses efforts pour réorienter le modèle économique du pays vers les services, les nouvelles technologies et la consommation --au détriment d'industries traditionnelles en surcapacités et d'investissements publics improductifs, tout en réorganisant les groupes étatiques, mastodontes souvent endettés et gérés de façon hasardeuse.

Standard & Poor's prend acte de ce virage, estimant que la croissance chinoise «devrait rester solide, à +6% ou davantage par an, jusqu'à au moins 2018». Au cours de ces trois années, le poids de la consommation comme moteur de croissance s'intensifiera et le taux net d'investissement intérieur tombera sous les 40% du PIB, prédit-il.

L'agence salue par ailleurs la campagne anticorruption frappant les sociétés étatiques, susceptibles à ses yeux «d'améliorer à terme la confiance dans le régime juridique et l'environnement du secteur privé». S&P pointe également les défauts de paiement de firmes publiques, que Pékin ne cherche plus à empêcher à tout prix.

Pourtant, la Chine montre depuis deux ans de nets signes d'essoufflement: elle devrait enregistrer sur l'ensemble de 2015 sa plus basse croissance depuis un quart de siècle, en dépit de mesures de relance tous azimuts par les autorités.

Un affaiblissement des «dynamiques économiques» ou du secteur financier viendrait alourdir la charge de la dette gouvernementale, avertit d'ailleurs S&P. De même, l'agence se dit prête à abaisser sa note si jamais Pékin soutenait sa croissance grâce à un nouveau gonflement du crédit pour financer des investissements --un scénario qui «renforcerait les risques de déstabilisation du système financier» et de «violente correction économique».