L'euro montait face au dollar américain jeudi, bénéficiant encore du calme affiché la veille par la Banque centrale européenne, peu pressée d'accélérer sa politique accommodante, tandis que le dollar restait victime des incertitudes sur l'attitude de la Réserve fédérale avant un discours de sa présidente.

Vers 14 h, heure avancée de l'Est, la monnaie unique européenne valait 1,1235 $ US, contre 1,1180 $ US en fin de journée.

La devise européenne se stabilisait face à la monnaie nippone, à 134,49 yens contre 134,46 yens mercredi.

Le dollar baissait face à la devise japonaise, à 119,70 yens contre 120,27 yens la veille.

«L'euro reste sur son rebond après que le président de la BCE, Mario Draghi, eut gardé un ton plus ferme qu'attendu», a déclaré Omer Esiner, chez Commonwealth Foreign Exchange.

M. Draghi avait affirmé mercredi ne «pas voir de risques majeurs pour la stabilité financière», comme l'apparition de nouvelles bulles spéculatives, «se matérialiser à l'heure actuelle», en dépit de taux d'intérêt très bas, mais il n'a pas non plus annoncé d'amplification de son programme d'assouplissement quantitatif.

À travers ce  programme d'achats d'actifs lancé début mars et qui devrait courir jusqu'en septembre 2016 au moins, la BCE injecte environ 60 milliards d'euros par mois dans l'économie de la zone euro, ce qui a pour effet de diluer la valeur de la monnaie unique.

De son côté, le dollar, qui a souffert la semaine dernière de la décision de la Fed de garder ses taux proches de zéro, décision assortie de commentaires plutôt inquiets sur la croissance mondiale, restait dans l'expectative.

«On va regarder si Mme Yellen laisse la porte ouverte à une hausse des taux cette année», a commenté M. Esiner.

En début de semaine, le billet vert avait bénéficié de commentaires de plusieurs responsables de la Fed, estimant qu'une hausse des taux en 2015 restait sur la table.

Selon une analyse de Bloomberg citée par les analystes de Charles Schwab, les investisseurs tablent désormais à 43 % sur une hausse des taux américains en décembre, et à 51 % en janvier.

Par ailleurs, le dollar souffrait d'indicateurs plutôt médiocres parus dans la journée, avec une légère hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage, qui restent toutefois à un niveau très bas, et une baisse des commandes de biens durables.

À l'inverse, l'euro profitait d'un indicateur allemand encourageant sur la santé de la première économie européenne, avec une amélioration du baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands.