Deux émissaires du premier ministre grec Alexis Tsipras, dont le chef de file des négociations politiques Euclide Tsakalotos, sont à Bruxelles lundi pour évaluer «les marges» en vue d'un éventuel accord avec les créanciers, UE et FMI, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement grec.

«Les négociations continuent à Bruxelles au niveau politique pour voir quelles sont les marges en vue d'une solution commune (...) La mission a des propositions concrètes pour rechercher les points de convergence» entre les deux parties, a déclaré Gabriel Sakellaridis.

Il a annoncé le déplacement à Bruxelles de Nikos Pappas, ministre d'État et bras droit d'Alexis Tsipras, du ministre adjoint aux Affaires étrangères, Euclide Tsakalotos, également chef de file des négociations politiques, ainsi que d'autres experts du gouvernement.

La délégation grecque est «allée discuter» avec les créanciers, UE et FMI, sur la base de la proposition grecque. «Nous attendons des idées des créanciers», a indiqué à l'AFP une source grecque à Bruxelles.

De leur côté, les créanciers attendent qu'Athènes amende ses propositions: «Nous attendons une offre spécifique de la Grèce», a répété lundi le porte-parole de Commission européenne Margaritis Schinas, comme l'avait déjà signifié le chef de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker dimanche.

Une rencontre entre Alexis Tsipras, la chancelière Angela Merkel et le président français François Hollande doit avoir lieu mercredi en marge d'un sommet européen consacré à la coopération avec les États latino-américains, a affirmé M. Sakellaridis.

Ce rendez-vous, non confirmé par les partenaires de la Grèce, doit constituer une «étape importante», dans les discussions marathon que mènent les deux parties depuis des semaines, et qui se sont intensifiées ces derniers jours, selon M. Sakellaridis.

Les contacts se sont multipliés entre les dirigeants français et allemands d'une part et le premier ministre grec d'autre part, qui espère que cette impulsion politique aidera à résoudre les points d'achoppement dans la définition d'un nouveau programme de réformes et de mesures budgétaires pour la Grèce.

Un accord sur ce plan de réformes est la clef du déblocage d'une tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros restant à verser à Athènes.

Le gouvernement de gauche radicale estime avoir présenté une offre d'accord de 47 pages comprenant de nombreuses concessions, sur le plan fiscal et budgétaire notamment, par rapport à ses engagements de campagne.

Alexis Tsipras a jugé vendredi «absurdes» de nombreux points de la proposition de réformes soumise de leur côté par les représentants des créanciers. Athènes refuse notamment toute baisse des petites retraites et toute hausse de la TVA sur l'électricité.

Interrogé sur une possible extension de quelques mois du second programme d'aide en cours depuis 2012 et déjà prolongé de quatre mois fin décembre, le porte-parole a répondu qu'il ne s'agissait pas du «sujet principal des négociations» qui visent à «une solution sur la gestion à moyen terme de la question financière et du problème de la crise des liquidités».

«L'extension du programme dans ses conditions actuelles n'est pas une solution aux problèmes d'incertitude et de besoins financiers», a-t-il ajouté soulignant que le 30 juin, date à laquelle expire le plan d'assistance européenne à la Grèce, «est une date limite» pour conclure l'accord.

La partie grecque insiste sur une solution «globale» de la crise comprenant, outre des réformes structurelles et le versement de prêts, une restructuration de la dette publique du pays, ce que les créanciers rejettent pour le moment.