Le retour de la récession en Grèce au premier trimestre 2015 a été confirmé vendredi par l'agence grecque des statistiques Elstat, marqué notamment par un recul de 7,5 % de l'investissement en début d'année.

Comme annoncé le 13 mai, lors d'une estimation, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, après un recul de 0,4 % au quatrième trimestre par rapport au troisième, en données ajustées des variations saisonnières et calendaires.

Deux trimestres consécutifs de recul du PIB sont considérés comme la marque d'une entrée en récession.

Sur un an néanmoins, le PIB croît de 0,4 %, contre 0,3 % annoncé le 13 mai.

La formation brute de capital fixe (FBCF), qui mesure l'investissement dans un pays, a baissé de 7,5 % au premier trimestre, par rapport au quatrième trimestre: la preuve criante de la stagnation de l'économie grecque depuis que le nouveau gouvernement Syriza, arrivé au pouvoir en janvier, est englué dans des discussions interminables avec ses créanciers, FMI, UE et BCE, pour obtenir une nouvelle tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros qui lui éviterait l'asphyxie financière.

Les exportations ont par ailleurs baissé de 0,6 % sur le trimestre, celles des biens de 0,3 % et celles des services de 1,7 %.

Les importations ont également baissé, de 0,7 %, les importations de biens de 2,3 %, mais les importations de services ont augmenté de 10,8 %.

Le délai pour un accord avec les créanciers expire «le 30 juin»

La date butoir pour trouver un accord entre Athènes et ses créanciers expire le «30 juin, au moment où arrive à terme la prolongation du plan d'aide» à la Grèce, a indiqué vendredi le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis.

«Aux termes de l'accord du 20 février entre Athènes et ses créanciers, le plan d'aide au pays s'est prolongé jusqu'au 30 juin, donc c'est d'ici cette date qu'il faut arriver à un accord», a déclaré le ministre à la radio grecque VimaFM.

Yanis Varoufakis a également assuré que l'accord serait conclu «rapidement».

«Nous sommes près de conclure les négociations, il y aura un accord rapidement», a-t-il estimé en soulignant que toutes les parties se sont mis d'accord «sur la majorité des questions».

Il a toutefois de nouveau accusé les créanciers (FMI, UE, BCE) d'insister sur la politique d'austérité qui est «désastreuse pour l'économie grecque» et pour l'Europe.

Selon le ministre, cet accord va comprendre des réformes «sur l'emploi, la sécurité sociale et la dette publique», qui pèse toujours sur les finances publiques grecques.

Le gouvernement grec s'est dit confiant ces derniers jours sur la possibilité d'arriver à un accord d'ici dimanche, mais la Commission européenne s'est montrée jeudi moins optimiste.

«Nous n'y sommes pas encore arrivés, il y a des questions ouvertes à résoudre», avait affirmé Annika Breidthardt, la porte-parole de la Commission responsable des Affaires économiques. «De nouveaux progrès doivent être faits», a-t-elle ajouté.

La question de la Grèce a occupé la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G7 à Dresde en Allemagne dont les travaux se concluent vendredi.

Jeudi, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde avait même jeté un froid en jugeant, en marge de la réunion, que la sortie de la Grèce de la zone était «une possibilité». Le FMI a ensuite tenté de nuancer le propos alors que toutes les parties ont eu à coeur jusqu'à présent de ne pas alimenter les spéculations de «Grexit».