L'inflation sur les 12 derniers mois a dépassé les 60 % au Venezuela en raison «des troubles politiques» dont le pays est le théâtre, a indiqué jeudi la Banque centrale (BCV) dans un rapport.

«La variation annuelle (des prix) correspondant au mois de mai se situe à 60,9 %, en baisse par rapport aux 61,5 % observés le mois précédent», souligne la BCV sur sa page web.

L'indice des prix à la consommation (INPC) a enregistré en mai une hausse de 5,7 % par rapport au mois précédent.

«Des perturbations exceptionnelles, sans rapport direct avec l'activité productive, ont influé négativement sur l'INPC (...) avec des conséquences sur l'inflation», justifie la BCV.

Les secteurs les plus affectés sont les aliments (+6,4 % sur un mois), les restaurants et hôtels (+6,9 %) et le transport (+10,1 %).

«Les mois d'avril et mai continuent d'être affectés par les événements politiques qui se sont concentrés dans quelques-unes des principales villes du pays et ont nui en partie au processus de production, distribution et commercialisation des biens et services d'usage courant», ajoute le rapport.

Le Venezuela a été le théâtre depuis début février de manifestations d'étudiants et d'opposants au gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro, protestant contre l'insécurité, mais également la mauvaise santé de l'économie.

Les violences au cours ou en marge de ces manifestations ont fait officiellement 42 morts.

Malgré ses plus importantes réserves de pétrole au monde, le Venezuela subit une des plus fortes inflations de la planète et les habitants font face à des pénuries récurrentes de farine, de sucre, de café, de papier toilette, de pièces détachées ou de produits d'hygiène, par exemple.

Pour le quatrième mois consécutif, la BCV n'a pas diffusé son indice de pénurie, qui mesure le niveau d'approvisionnement dans les commerces.