Le FMI a estimé mardi que les plans d'austérité dans les pays développés en crise devaient être assortis de «limitations de vitesse» afin de ne pas être «contre-productifs» en plombant davantage la croissance.

Une cure de rigueur «frontale est plus justifiable dans les pays sous pression des marchés même si, y compris dans ces pays, il y a une "limitation de vitesse" au-delà de laquelle les efforts de consolidation (budgétaire, NDLR) peuvent être contre-productifs», indiquent les experts du Fonds monétaire international dans un rapport.

Face à l'ampleur de la récession en zone euro, notamment en Grèce, le Fonds a reconnu fin 2012 avoir sous-estimé l'impact de l'austérité sur la croissance et recommande, depuis, à certains pays de ralentir le rythme de réduction de leurs déficits.

Gardienne de l'orthodoxie financière, l'institution a récemment conseillé à la France et à la Grande-Bretagne de modérer leurs plans d'économies afin de ne pas étouffer la croissance.

«Une consolidation budgétaire frontale était souvent vue comme le moyen le plus efficace de redresser les finances publiques», rappellent les experts du Fonds.

Mais l'idée que ces plans d'économies peuvent «affecter la croissance « et «saper la cohésion sociale et politique» a émergé à la faveur de la crise, soulignent-ils.

Dans ce rapport, le FMI n'appelle toutefois pas à un changement de cap radical et note ainsi qu'un «retard excessif» dans la mise en oeuvre de plans d'économie peut être «extrêmement coûteux» en période de récession, en renforçant la défiance des marchés.

Les experts de l'institution s'interrogent également sur la vulnérabilité des pays développés liée à leur endettement et révélée par la crise économique.

«Les pays avancés peuvent traverser des chocs financiers et économiques plus importants que ce que l'on imaginait possible», indique le rapport, appelant à réviser en baisse le niveau de dette publique considéré comme «sûr».

L'endettement des nations riches les expose aux chocs que certains pays émergents ont connu du fait de la fuite des investisseurs et de la flambée de leur coût de financement, souligne le Fonds.

«Les pays avancés ne sont pas à l'abri d'un changement soudain du sentiment des marchés similaire à ceux qui ont provoqué des crises passées dans les économies émergentes», prévient le rapport.