Les taux d'emprunt en zone euro ont peu évolué sur le marché obligataire, les investisseurs restant prudents sur la situation en Syrie et réagissant peu à plusieurs indicateurs en Europe.

Le taux à 10 ans de l'Allemagne, qui évolue en sens inverse de la demande, s'est inscrit en légère baisse à 1,855% à la clôture à 18 h  (12 h à Montréal). Il était de 1,876% mercredi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

De même, le taux de la France a reculé à 2,447% (contre 2,457%).

Parmi les pays les plus fragiles, le taux de l'Espagne a été stable à 4,534% (contre 4,535%) et celui de l'Italie a reculé à 4,372% (contre 4,410%).

«Sauf choc majeur en Syrie, le marché reste plutôt sur une tendance à la hausse des taux des pays solides et à une stabilité sur les pays périphériques» relève Frédérik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB, même si la plupart des taux se sont un peu détendus mercredi.

Le marché a noté que «les chiffres américains sont bons», selon M. Ducrozet, ce qui peut rendre plus probable encore l'annonce d'une réduction des rachats d'actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de sa réunion de mi-septembre.

Cette réduction prochaine, qui alimente une remontée des taux des pays solides, est redoutée par les marchés, habitués depuis des mois à bénéficier des politiques monétaires très accommodantes des banques centrales.

La croissance économique a été meilleure que prévu au deuxième trimestre aux États-Unis et s'est élevée à 2,5% en rythme annualisé, selon des chiffres révisés en nette hausse. Les analystes tablaient sur une croissance de 2,1%.

En outre, les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé conformément aux attentes des analystes, pendant la semaine close le 24 août.

M. Ducrozet rappelle par ailleurs que les investisseurs surveillent toujours la situation en Syrie, sans grande conséquence sur le marché obligataire jeudi.

L'heure était un peu à l'apaisement puisque les puissances occidentales, États-Unis en tête, temporisaient sur une possible attaque militaire contre la Syrie, tout en affichant, comme le président américain Barack Obama, leur volonté de donner «un coup de semonce» à Damas pour l'usage d'armes chimiques.

Le marché a peu réagi par ailleurs aux indicateurs en zone euro.

En Allemagne, les prix à la consommation ont augmenté en août de 1,5% sur un an, marquant un ralentissement par rapport à juillet et le taux de chômage s'est établi à 6,8% en août comme le mois précédent.

Pour sa part, l'Espagne est restée en récession au deuxième trimestre, avec un recul de son PIB de 0,1%, alors que le rythme de l'inflation a poursuivi son ralentissement en août, à 1,6% sur un an.

Enfin, l'Italie a emprunté jeudi 6 milliards d'euros à moyen et long terme, soit le maximum prévu, à un taux stable sur l'échéance la plus longue dans un contexte d'apaisement des tensions politiques dans le pays.

Les inquiétudes pour la stabilité du gouvernement italien se sont apaisées après l'annonce mercredi soir par le gouvernement d'un accord politique sur une taxe immobilière controversée.

Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans a baissé à 2,773% contre 2,804% jeudi.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans montait à 2,776% contre 2,765% jeudi, tandis que celui à 30 ans reculait à 3,735% contre 3,736% la veille. Le taux à 3 mois reculait à 0,02% contre 0,03% la veille.

Sur le marché interbancaire, l'Euribor était stable à 0,225%, tandis que le Libor a progressé à 0,261% contre 0,260% la veille.