La chancelière allemande Angela Merkel estime que le chômage des jeunes est «probablement le problème européen le plus pressant» dans une interview publiée mardi par six quotidiens européens, dont Le Monde, à la veille d'une réunion sur le sujet à Berlin.

«Les Allemands, forts de ce qu'ils ont vécu après la Réunification en matière de baisse du chômage via des réformes structurelles, peuvent aujourd'hui apporter leur expérience», explique la chancelière.

Quelques jours après un sommet européen consacré au sujet, la lutte contre le chômage des jeunes fait l'objet d'une nouvelle réunion européenne mercredi, la chancelière Angela Merkel en pleine campagne électorale jouant cette fois-ci les hôtes à Berlin. Elle doit y accueillir notamment le président français François Hollande.

«La grande conférence de Berlin est le moyen de commencer à partager avec précision nos expériences concrètes sur les mesures qui fonctionnent», affirme la chancelière dans cette interview.

Les dirigeants européens sont déjà convenus la semaine dernière de débloquer rapidement six milliards d'euros pour aider les six millions de jeunes Européens sans emploi.

Mme Merkel a répété dans l'interview son credo d'un retour à la croissance par la rigueur budgétaire et les réformes structurelles, voyant les origines de la crise dans «le niveau d'endettement élevé» de «certains États» et l'écart trop important «entre l'évolution des salaires et l'évolution de la productivité» dans une partie de l'Europe.

«C'est pourquoi la voie dans laquelle nous nous sommes engagés est la bonne, celle qui préconise, d'une part, l'assainissement budgétaire, et, de l'autre, des réformes structurelles radicales», a-t-elle déclaré.

«J'ai l'impression que, dans de nombreux pays, les citoyens savent parfaitement quelles erreurs ont été faites par le passé. Je regrette que ce soit souvent précisément ceux qui n'ont aucune responsabilité dans ces erreurs, comme les jeunes ou les personnes défavorisées, qui en souffrent le plus aujourd'hui», a-t-elle ajouté.

La chancelière a par ailleurs révélé qu'elle aurait probablement dirigé une agence pour l'emploi si elle avait dû choisir une autre orientation professionnelle.

Interrogée pour savoir si elle avait déjà redouté d'être au chômage, elle a répondu: «non, heureusement».

«Durant les premières années de mon engagement politique, je me suis parfois imaginé ce que je ferais si cette activité s'arrêtait d'un coup. J'ai songé à l'époque à devenir directrice d'agence pour l'emploi: c'est une très belle activité que d'aider les personnes à trouver du travail», a-t-elle affirmé.