Les discussions entre la troïka des créanciers, UE et FMI, et les responsables grecs ont été «productives» et la Grèce s'est engagée «à poursuivre ses efforts» pour atteindre les objectifs du plan d'ajustement budgétaire, ont indiqué dimanche les créanciers d'Athènes.

«Les discussions sur l'application du programme ont été productives et il y a eu un accord global sur la nécessité de renforcer les efforts pour atteindre les objectifs» du plan, ont déclaré ces sources dans un communiqué.

Les experts des créanciers de la troïka, Poul Thomsen (FMI), Klaus Masuch (BCE), et Matthias Mors (UE), ont conclu dimanche à Athènes une première phase des discussions avec les responsables grecs sur un programme d'économies de 11,5 milliards d'euros que la Grèce doit adopter pour 2013 et 2014.

«Les autorités grecques se sont engagées à continuer de travailler tout au long du mois d'août et les experts de la troïka espèrent revenir à Athènes début septembre pour poursuivre les discussions», poursuit le communiqué de la troïka.

À à l'issue d'une réunion de plus de deux heures avec les ministres grecs des Finances Yannis Stournaras et de l'Emploi Yannis Vroutsis, M. Thomsen a indiqué aux journalistes que «du progrès» a été enregistré dans la discussion.

Seule «une partie de ces économies a été finalisée», l'ensemble des mesures le seront «début septembre pour qu'on soit prêt lors de la réunion de l'Eurogroupe», prévue également au début du mois prochain, a indiqué de son côté une source du ministère des Finances, en soulignant que «le climat était bon».

Les experts de la troïka, qui vont quitter Athènes dimanche après deux semaines de discussions avec les responsables grecs, pressent le gouvernement grec de coalition droite-gauche d'adopter de nouvelles réductions dans les dépenses publiques, y compris de tailler dans les salaires et les retraites.

Ces mesures sont une condition préalable, selon les créanciers, pour débloquer le versement à la Grèce d'une tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros en septembre, provenant du deuxième prêt de 130 milliards d'euros accordé en hiver.

Le feu vert de ce versement dépend du rapport de la troïka - qui sera publié en septembre - sur l'ajustement budgétaire du pays.

Le gouvernement doit élaborer dans les prochains jours les détails des mesures réclamées par la troïka et leur adressera un rapport à ce sujet d'ici la fin de la semaine.

Les discussions avec la troïka ont également porté sur «les données macroéconomiques», surtout sur «la récession, qui est plus grave que celle prévue dans le budget», selon la même source.

Le gouvernement a récemment admis que la contraction de l'économie doit atteindre 7% en 2012 contre environ 4% prévu dans les prévisions budgétaires.

Plongée pour la cinquième année consécutive dans la récession, Athènes ne pourrait espérer la reprise qu'en 2014.

M. Stournaras a déclaré dimanche au quotidien Ethnos que les prochaines semaines étaient «cruciales» pour le maintien du pays dans la zone, si de nouvelles économies, réclamées par les créanciers UE et FMI, ne sont pas adoptées.

Une nouvelle réunion est prévue lundi et mardi entre le premier ministre conservateur Antonis Samaras, avec ses partenaires dans le gouvernement de coalition, Evangélos Vénizélos (socialiste) et Fotis Kouvelis (Dimar) sur ces nouvelles économies.

«Notre effort est d'adopter des mesures justes et éviter des coupes horizontales» dans les salaires et les retraites, a indiqué à l'issue de la réunion avec la troïka, un haut responsable du ministère des Finances.