Comparés à un «clan mafieux», l'ancien président Zine el-Abidine Ben Ali et ses proches s'étaient approprié tous les secteurs de l'économie tunisienne. En 23 ans de règne, Ben Ali avait érigé la corruption en système.

Pour obtenir des contrats en Tunisie, de nombreuses entreprises étrangères ont joué le jeu du régime, a conclu la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversations.

Après des mois d'enquête, la Commission a remis son rapport en novembre.

«Ce qu'on a découvert dépasse l'entendement. C'était une corruption organisée à tous les niveaux de l'État. Tous les secteurs juteux de l'économie tunisienne étaient réservés à l'ancien président et à sa famille», dit Néji Baccouche, membre de la Commission et professeur de droit à l'Université de Sfax.

Sans se prononcer sur le cas particulier de SNC-Lavalin, M. Baccouche ajoute que «les entreprises étrangères ne sont pas des anges en la matière. Certaines ont été complices de pratiques injustifiables autrement que par l'argent. Malheureusement, rien n'a échappé à la corruption».