L'économiste en chef de l'OCDE a estimé jeudi que la reconstruction après le séisme et le tsunami du 11 mars devrait tirer la croissance du Japon à moyen terme, grâce aux dépenses publiques massives pour soutenir les efforts nécessaires.

«Dans de nombreux cas de catastrophe naturelle dans le monde, des pays ou des régions ont, si j'ose dire, tiré profit du désastre pour encourager leur croissance, le secteur privé étant soutenu par d'importants investissements publics», a expliqué Pier Carlo Padoan lors d'une conférence de presse à Tokyo.

«La croissance peut être améliorée à moyen terme», a ajouté ce responsable de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Dans ses dernières prévisions de croissance publiées le 25 mai, l'OCDE a estimé que le produit intérieur brut (PIB) du Japon devrait reculer de 0,9% en 2011, alors qu'elle le voyait grimper de 0,8% auparavant, un chiffre déjà réduit de moitié juste après le séisme du 11 mars.

M. Padoan a toutefois laissé entendre que l'OCDE pourrait finalement revoir à la hausse sa prévision d'évolution du PIB japonais cette année, la reprise de la production industrielle, particulièrement dans le secteur de l'automobile, allant plus vite que prévu.

«Il y a eu une forte décélération, une décroissance au premier trimestre, mais nous entrevoyons ensuite un fort rebond dans la deuxième moitié de l'année, qui se poursuivra en 2012», année où le PIB pourrait augmenter de 2,2%, a souligné l'économiste.

Le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant qui ont dévasté le nord-est du Japon ont endommagé de nombreuses usines de fournisseurs de pièces pour automobiles et de fabricants de composants électroniques, deux secteurs clés pour les exportations de la troisième puissance économique mondiale.

Le redémarrage rapide des chaînes et des livraisons devrait toutefois permettre à la production industrielle, qui a plongé de 15,5% en mars, d'afficher un rebond franc dès le mois de mai, selon le ministère nippon de l'Économie.

Toutefois, la catastrophe a entraîné l'arrêt d'une quinzaine de réacteurs nucléaires, réduisant la production d'électricité dans le nord-est et dans la région de Tokyo, ce qui va imposer des réductions de consommation de courant aux entreprises de ces zones.

Une série de mesures d'économies d'énergie et une organisation tournante du travail devraient toutefois permettre d'éviter de programmer des coupures par rotation beaucoup plus pénalisantes.