L'euro a atteint mercredi son plus haut niveau depuis le 14 janvier 2010, à 1,4548 dollar, dopé par le succès d'une émission obligataire en Espagne tandis que la devise américaine, valeur refuge, pâtissait de l'optimisme des marchés financiers.

Vers 18h GMT (14h, heure de Montréal) l'euro valait 1,4497 dollar contre 1,4334 dollar mardi vers 21h GMT (17h à Montréal). Il avait grimpé jusqu'à 1,4548 vers 10h40 GMT(6h40, heure de Montréal) avant de se replier légèrement.

L'euro montait face à la devise nippone à 119,40 yens contre 118,36 yens la veille.

Le dollar se stabilisait face au yen à 82,35 yens contre 82,57 yens mardi.

«Les mouvements sur le marché des changes reflètent un regain d'intérêt à l'échelle mondiale pour la prise de risque et les rendements», a estimé Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo.

Les marchés boursiers étaient orientés à la hausse mercredi, notamment à New York après la publication de résultats de sociétés meilleurs que prévu aux États-Unis.

Plus optimistes, les investisseurs ont tendance à se détourner de la monnaie américaine, sûre mais peu rémunératrice, au profit d'actifs offrant un plus fort rendement, comme l'euro.

La devise européenne est d'autant plus recherchée que la Banque centrale européenne (BCE) a relevé début avril ses taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation.

À l'inverse, aux États-Unis, la banque centrale (Fed) maintient une politique monétaire très généreuse, avec un taux directeur proche de zéro et des injections de liquidités pour soutenir la reprise économique.

Pour Michael Hewson, de CMC Markets, l'euro continue d'être soutenu «par la perspective de nouveaux relèvements des taux de la BCE, après le relatif succès d'une émission obligataire espagnole».

Le Trésor espagnol a émis mercredi pour 3,372 milliards d'euros d'obligations à 10 et 13 ans à des taux d'intérêt en hausse, mais suscitant un très fort engouement des investisseurs, avec une demande totale de quelque 7,2 milliards d'euros.

«Le fait que les pays qui ont un peu moins de difficultés arrivent à se financer relativement facilement sur les marchés est très encourageant pour l'euro. Cela prouve que les investisseurs sont capables de faire la différence: les problèmes en Grèce et au Portugal sont beaucoup plus importants qu'en Espagne», a jugé Charles St-Arnaud, de Nomura Securities.

Le Portugal est également parvenu mercredi à lever un milliard d'euros (1,39 milliard de dollars) en bons du Trésor, avec une demande là aussi soutenue, à l'instar de la Grèce la veille.

Profitant de la faiblesse de la monnaie américaine, le dollar australien a grimpé jusqu'à 1,0692 dollar américain, son niveau le plus élevé depuis que les autorités australiennes ont décidé de laisser flotter la devise en décembre 1983.

Vers 18 h GMT, la livre britannique se repliait face à la monnaie unique européenne à 88,41 pence pour un euro, mais se maintenait en forte hausse face au billet vert à 1,6391 dollar.

La monnaie helvétique reculait face à la devise européenne à 1,2906 franc suisse pour un euro, mais remontait face au billet vert à 0,8901 franc suisse pour un dollar.

La devise chinoise a terminé à 6,5258 yuans pour un dollar, contre 6,5306 yuans mardi.