La Norvège nage dans le pétrole. Pourtant, c'est l'un des pays où les automobilistes paient le plus cher pour remplir leur réservoir, calcule la Banque mondiale. Ici, le pétrole a une conscience sociale.

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Grâce au pétrole, le pays a accumulé des surplus d'environ 500 milliards de dollars, le double de son produit intérieur brut. Le gouvernement n'a pas le droit de retirer plus que 4% par année de l'argent du pétrole. «On veut éviter une surchauffe économique, ce qu'on appelle la maladie néerlandaise», explique l'ancien ministre des Finances, Per-Kristian Foss. Dans les années 60, les Pays-Bas se sont rapidement enrichis après une importante découverte de gaz naturel. Mais sa devise a explosé, ce qui a miné l'attrait concurrentiel de tous les autres secteurs d'exportations. Dans l'ensemble, l'économie en a souffert.

Pour éviter un tel scénario, la Norvège a créé le Petroleum Funds, rebaptisé Government Pension Fund Global. Deuxième fonds souverain du monde, il est un modèle d'investissement éthique.

Malgré ce que laisse croire son nouveau nom, le fonds norvégien ne sert pas uniquement au financement des retraites. «Mais de cette manière, il est plus facile d'illustrer pourquoi la Norvège garde tout cet argent au lieu de le dépenser tout de suite, dit M. Foss. On peut dire aux gens: ce sont les seules ressources dont nous disposons pour payer les rentes de retraite des générations futures.»

Plus facile de faire comprendre aux Norvégiens qu'ils doivent continuer de payer jusqu'à 47% d'impôt, de verser 25% de taxes sur leurs achats... et de travailler encore plus longtemps avant de prendre leur retraite.