La Suisse a décidé vendredi de geler «avec effet immédiat» les avoirs que pourraient détenir dans la Confédération le président égyptien démissionaire Hosni Moubarak et son entourage, a indiqué le gouvernement helvétique.

«Le Conseil fédéral a décidé de geler avec effet immédiat tout avoir éventuel en Suisse de l'ancien président égyptien et de son entourage», explique le ministère helvétique des Affaires étrangères dans un communiqué.

Cette décision est destinée à «éviter tout risque de détournement de biens appartenant à l'État égyptien», a-t-il ajouté.

Cette décision est valable «pendant trois ans», précise le ministère.

Après 18 jours de contestation massive, l'ancien président Hosni Moubarak a remis le pouvoir vendredi aux forces de l'armée égyptienne, provoquant des mouvements de liesse générale en Egypte et dans d'autres pays de la région.

La Suisse indique avoir pris note de ces «développements», et a, en conséquence, décidé de geler tous les «avoirs de l'ancien président Moubarak et de son entourage avec effet immédiat».

Ainsi, ces avoirs, «spécialement l'immobilier», ne pourront pas être vendus ni transférés, détaille le communiqué.

La Suisse avait déjà décidé en janvier de geler les avoirs que le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali et le chef d'État sortant ivoirien Laurent Gbagbo ainsi que leur entourage pourraient détenir dans la Confédération.

L'objectif de ces blocages, qui courent aussi sur trois ans, est d'éviter que «d'éventuels avoirs acquis illicitement ne soient transférés à l'étranger.

Pour la Côte d'Ivoire et la Tunisie, ces décisions ont été prises car la Suisse soupçonne fortement l'existence de tels fonds. Sur l'Égypte, la Suisse ne donne pas de précision dans son communiqué.

Concernant le changement politique en Égypte, la Suisse appelle le pays à «suivre le désir du peuple égyptien rapidement d'une façon crédible, transparente et participative».

«Toutes les parties concernées doivent travailler maintenant ensemble dans l'intérêt du pays de façon pacifique et constructive», souligne le ministère des Affaires étrangères helvétique.