Les réformes économiques et démocratiques promises par le président Hosni Moubarak face à la contestation populaire sans précédent sont «une bonne nouvelle» qui bénéficiera aux investisseurs, a déclaré à l'AFP le magnat égyptien des télécoms Naguib Sawiris.

«C'est une bonne nouvelle pour l'Égypte, la démocratie est voulue par tous», a estimé M. Sawiris, président du géant Orascom et l'un des hommes d'affaires égyptiens les plus prospères, précisant qu'il était «enthousiaste» concernant les perspectives économiques du pays.

«Il n'y a rien de mieux pour les investisseurs que la démocratie. Tous les ennuis que j'ai eu en tant qu'homme d'affaires sont survenus avec des gouvernements non-démocratiques», a-t-il ajouté, lors d'un entretien téléphonique.

M. Sawiris, dont la fortune personnelle est évaluée à 2,5 milliards de dollars, est considéré comme l'un des hommes d'affaires les plus influents du pays, fort entre autres de sa chaîne de télévision privée, indépendante du pouvoir.

Un mouvement de contestation sans précédent demande depuis une semaine le départ de Hosni Moubarak à la tête du pays. En réponse, le chef d'État a formé un nouveau gouvernement, renouvelé pour moitié, et promis une série de réformes économiques, ce qui n'a toutefois pas calmé l'ardeur des protestataires.

M. Sawiris a refusé de dire s'il soutenait le président Moubarak, mais il l'a félicité «pour ne pas avoir fui, ce qui aurait plongé le pays dans la tourmente».

L'agence de notation Moody's a dégradé lundi d'un cran la note de l'Égypte, désormais ramenée à «Ba2», et pourrait l'abaisser encore à moyen terme. Dans un communiqué, Moody's a expliqué sa décision «par l'augmentation récente et significative du risque politique» de ce géant de 80 millions d'habitants.

Moody's a relevé que l'Égypte devait faire face à des défis politiques et socio-économiques dont l'origine est ancienne: taux de chômage important, inflation élevée et pauvreté généralisée.