L'économiste en chef de la première banque allemande, Deutsche Bank, a dit s'attendre dimanche à ce que l'euro continue de s'affaiblir, au point d'évoquer une possible parité euro-dollar, tandis que les craintes d'une inflation enflent en Allemagne.

«Je pense que nous allons bientôt voir (l'euro) à 1,20 dollar et une poursuite du recul vers la parité avec le dollar est absolument possible», a estimé Thomas Mayer, dans le quotidien Bild am Sonntag (BamS).

Eckhard Cordes, le patron de Metro, numéro trois mondial de la distribution, a prévenu pour sa part qu'un euro durablement faible peut mettre en jeu la cohésion économique de l'Europe et aussi le début de reprise de l'économie allemande». «Cela peut avoir des effets négatifs sur le marché du travail», a mis en garde M. Cordes dans le même quotidien.

Un Allemand sur trois estime qu'il n'y aura plus d'euro dans dix ans, selon un sondage publié dans le Bam's. Ils sont 59% à se dire favorables à ce que la première économie européenne étudie la possibilité d'un retour du Deutsche Mark, ancienne monnaie allemande, si l'euro devenait durablement une monnaie faible, selon cette enquête de l'institut Emnid.

Plus de la moitié des Allemands (52%) disent avoir peur d'une inflation.

Le président du Centre financier bavarois, Wolfgang Gerke, s'attend «non pas à une hyperinflation mais autour de trois à quatre pour cent, à cause des déficits budgétaires élevés des Etats».

Pour le moment, l'inflation est sous contrôle en Allemagne, les prix à la consommation ayant augmenté de 1% sur un an en avril.

La monnaie européenne est en revanche sous pression en raison des incertitudes qui pèsent sur la Grèce endettée et sur les risques de contagion à d'autres pays européens, principalement l'Espagne, le Portugal, l'Irlande et l'Italie.

Elle a perdu cette semaine près de 4,5% de sa valeur.

L'euro est remonté vendredi à 1,2759 dollar après avoir plongé jeudi sous 1,26 dollar pour la première fois depuis mars 2009.