L'agence de notation financière Standard and Poor's a couvert l'Allemagne de louanges pour la résistance de son économie à la crise ainsi que sa politique budgétaire «prudente», et a réaffirmé en conséquence sa note sur la dette à long terme.

La première économie européenne garde donc la meilleure note possible, «AAA», attribuée aux émetteurs présentant les meilleures garanties. Les perspectives sont stables, indique l'agence dans un communiqué.

«La notation de l'Allemagne repose sur son économie moderne, hautement diversifiée et compétitive», qui lui a permis d'opposer «une grande résistance à la récession mondiale», argumente-t-elle.

Elle prend aussi en compte «les bons antécédents du gouvernement dans la mise en oeuvre de politiques budgétaires prudentes et d'une discipline en matière de dépenses», poursuit S&P.

La rigueur budgétaire de ces dernières années offre à l'Allemagne une marge de manoeuvre suffisante pour soutenir l'économie en ces temps de crise. Pour l'agence, le déficit devrait représenter 3% du produit intérieur brut en 2009, après un budget grosso modo à l'équilibre les deux années précédentes, puis filer jusqu'à 5% l'an prochain.

La détérioration proviendra d'une augmentation des indemnités chômage, le nombre de sans-emploi étant appelé à dépasser largement les 4 millions en 2010, d'une baisse des recettes fiscales liées à la crise et du financement de mesures de relance économiques, énumère l'agence.

Il s'agira toutefois d'un pic, et S&P s'attend à ce que le gouvernement de centre-droit d'Angela Merkel revienne comme promis à partir de 2011 à une politique de consolidation de son budget.

Le gouvernement a adopté début novembre un programme d'allègements fiscaux de 8,5 milliards d'euros par an, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier. Le texte doit encore recevoir l'aval du Bundesrat, chambre haute du Parlement.