Des experts du Fonds monétaire international (FMI) ont affirmé vendredi que l'économie mondiale pourrait tirer profit des actions contre le réchauffement climatique, mais ont averti que des réductions d'émissions drastiques et mal planifiées pourraient compromettre la reprise.

À quelques jours du début de la grande conférence de l'ONU sur le climat à Copenhague, les experts du Fonds ont estimé qu'un accord aiderait les pays les plus pauvres qui subissent les pires effets du réchauffement climatique.

«Une meilleure endurance climatique peut promouvoir la stabilité macroéconomique et réduire la pauvreté», ont ainsi souligné dans une note deux experts du Fonds, Michael Keen et Benjamin Jones.

Mais ils ont aussi appelé à la prudence, arguant qu'une hausse brutale et importante du coût des émissions de carbone, accusées d'être responsables du réchauffement, risquaient de provoquer «des pressions indésirables sur les coûts de production et les revenus des ménages, et donc de réduire les perspectives de reprise».

Au cours d'une conférence de presse téléphonique, M. Jones a affirmé qu'il y avait urgence à prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement.

«Mais dans le même temps, une grande partie des études qui insistent sur le faible coût probable de telles mesures ont tendance à partir du principe que l'économie va bien. Ce n'est clairement pas le cas à l'heure actuelle», a-t-il relevé.

«Le climat de faiblesse économique actuel est sans doute un argument en faveur d'une coalition plus large et d'une hausse moins agressive des coûts» des émissions, a estimé l'expert, alors que les plans de lutte contre le réchauffement reposent principalement sur des systèmes de marché de droits d'émissions carboniques (CO2), dits «cap and trade».

Plus de 100 chefs d'État ou de gouvernement ont confirmé leur participation à la conférence de Copenhague (7-18 décembre), qui a pour but de trouver un accord qui permette d'enrayer le réchauffement climatique.