Moment attendu dans l'est de Montréal, la société pétrolière Shell met en vente l'immense terrain de son ancienne raffinerie.

« C'est une excellente nouvelle pour Montréal-Est, s'est exclamé au téléphone son maire, Robert Coutu. Le but est de redévelopper les terrains, de créer des emplois et d'emmener de la richesse dans l'est de Montréal. »

Avec la mise en valeur des terrains de l'ancienne raffinerie à des fins industrielles et commerciales, M. Coutu espère voir à terme les revenus d'impôt foncier atteindre 7 millions et ainsi dépasser les 5 millions que payait Shell avant la fermeture de sa raffinerie.

Shell a mandaté l'équipe de Lloyd Cooper de l'agence Cushman Wakefield pour trouver un acheteur pour les 8 millions de pieds carrés situés entre l'autoroute 40 et la rue Sherbrooke.

« On a reculé 20 ans sans avoir trouvé une transaction portant sur un terrain à vocation commerciale ou industrielle aussi vaste dans l'île de Montréal. » - Erik Langburt, vice-président et courtier immobilier chez Cushman Wakefield

La firme de courtage a annoncé les terrains à vendre, hier, dans un quotidien torontois. Elle entend faire la promotion de la propriété tant à l'échelle locale qu'internationale. « On l'a mis sur le marché ce matin. On perçoit déjà un très fort intérêt », indique M. Langburt.

L'objectif du courtier est de trouver un acquéreur pour la totalité des 8 millions de pieds carrés, soit un promoteur ou un développeur, local, national ou international.

QUATRE LOTS

Shell a subdivisé son terrain en quatre lots : trois lots en façade de l'autoroute 40, à Anjou et à Montréal-Est, et un lot de 135 acres, plus au sud, entre Sherbrooke et l'A40. Mathématiquement, il y a de la place pour 40 usines de 200 000 pieds carrés. Le reste du terrain restera occupé par le terminal de Shell.

« On est en train de travailler au prolongement de la route Joseph-Versailles pour un accès. On travaille aussi à l'installation de l'infrastructure pour accueillir les entreprises qui veulent venir chez nous. » - Robert Coutu, maire de Montréal-Est

Selon nos informations, Shell a dépensé entre 100 et 200 millions pour démanteler et décontaminer la raffinerie, qui a fonctionné de mars 1933 au 7 octobre 2010. Pierre-Olivier Simard, directeur immobilier chez Shell Canada, n'a pas confirmé le chiffre, mais il a reconnu que la somme est substantielle. « Le plus tôt qu'on est capable de retourner les terrains, c'est la communauté en général qui va en bénéficier », dit-il.

Les travaux de décontamination seront terminés d'ici la fin de l'année et les terrains seront disponibles dès 2017.

« L'annonce de Shell arrive au bon moment, dit Sylvie Boutin, commissaire industrielle de l'arrondissement d'Anjou. On sent que ça bouge dans le domaine industriel. » Environ le quart de la superficie mise sur le marché est localisé à Anjou, au sud de l'autoroute 40.