Ce n'est rien de moins qu'une histoire d'amour qui lie Joel Ospovat, patron de la texane Sandalwood Management, au Québec.

Sa première acquisition sur nos terres en 2000 lui a en effet permis de rencontrer la femme de sa vie, Marylène Parent, alors avocate chez le vendeur qui était SITQ (filiale immobilière de la Caisse de dépôt, aujourd'hui Ivanhoé Cambridge). Douze ans plus tard, Gestion Sandalwood, comme elle s'appelle au Québec, possède 30 centres commerciaux et 21 immeubles de bureaux répartis au Québec, pour un total de 5,6 millions de pieds carrés.

Habitant la région d'Austin, Texas, Joel Ospovat, 55 ans, visite le Québec tous les mois, soutient-il, et passe ses étés à L'Île-des-Soeurs. Hier, jour de la Saint-Valentin, la société a inauguré sa toute nouvelle division de gestion de propriétés immobilières détenues par des tiers.

La société a déjà décroché un premier mandat de gestion avec le centre Place Desormeaux, à Longueuil, appartenant au fonds de placement immobilier Partners, de Vancouver. L'Américain Bryan Schneider dirigera le nouveau service de gestion immobilière au Canada. Sandalwood s'est fait la main aux États-Unis où elle exploite depuis 20 ans des propriétés pour autrui.

Comme clients potentiels, M. Ospovat cible les caisses de retraite, les fortunes privées et les fonds immobiliers privés ou publics. «Nous sommes en mesure d'insuffler un peu d'entrepreneuriat dans la gestion de leurs propriétés», dit M. Ospovat, dans un entretien. Sandalwood s'est forgé une réputation d'exploitant capable de redonner vie à un centre commercial à l'agonie.

Son dernier coup d'éclat remonte en 2008 quand elle a acquis le mal aimé Carrefour des Bois-Francs, à Victoriaville. Renommé le Centre de Victoriaville, le mail a perdu son toit. Il a été transformé en un centre linéaire (strip mall) où de moyennes et grandes surfaces se sont installées, notamment L'Aubainerie, Metro, Rossy et Le Château entrepôt. Depuis 2008, par contre, c'est le calme plat côté acquisition. «Nous sommes un acheteur anticyclique (il achète quand le marché n'est pas cher et vend quand c'est cher), explique M. Ospovat. Quand nous multiplions les acquisitions au Canada, le dollar canadien valait 65 cents US et les rendements étaient attrayants», fait-il remarquer. Il attend la remontée des taux avant de bouger, mais reste à l'affût des occasions.

Seriez-vous vendeur dans ce cas? «Nous aimons nos propriétés. Le centre de nos activités est au Québec. Ce serait une décision difficile pour nous», dit-il.