BRP va transférer la production de motomarines, présentement effectuée à Valcourt, à une nouvelle usine au Mexique.

L'entreprise abandonnera également la distribution de pièces, d'accessoires et de vêtements pour la confier à une firme externe.

Ces décisions toucheront 500 employés, dont 425 au Québec. BRP a souligné que ces changements n'entreront en vigueur qu'à partir d'août 2013. L'entreprise a également affirmé qu'il n'y aura pas de licenciements dans la province.

«Nous allons offrir des primes pour les départs à la retraite, a déclaré le responsable des communications de l'entreprise, Pierre Pichette. Nous pensons que plusieurs personnes vont s'en prémunir. En fait, nous croyons qu'il y en aura autour de 400.»

Il a fait valoir que ces départs permettront à de plus jeunes employés d'obtenir enfin un poste 12 mois par année. Il n'en demeure pas moins que les effectifs globaux diminueront au Québec.

M. Pichette a ajouté que des employés québécois se verront offrir d'autres postes au sein de BRP dans la province, notamment à la nouvelle usine de Sherbrooke, spécialisée dans les véhicules spécialisés, comme les véhicules électriques.

«La demande augmente, a-t-il déclaré. Dans les trois prochaines années, il y aura des opportunités pour les gens là-bas.»

À l'heure actuelle, BRP emploie environ 3000 personnes au Québec, surtout à Valcourt. Environ 300 personnes travaillent à Sherbrooke.

Le cas des employés touchés à l'extérieur du Québec, essentiellement dans le secteur de la distribution, est plus problématique. BRP entend aider ces employés à trouver un poste au sein du nouveau distributeur. BRP n'a pas encore jeté son dévolu sur une firme en particulier.

«Nous avons mis en marche un processus d'appel d'offres», a déclaré M. Pichette.

Dans un communiqué publié hier, le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, a affirmé que l'entreprise avait redressé sa situation financière après la récession parce qu'elle avait su effectuer les investissements qui s'imposaient et pris des décisions difficiles.

«Malgré tout, nous devons toujours composer avec les contraintes réglementaires imposées dans plusieurs marchés émergents, a-t-il fait savoir. Nous devrons par conséquent compter sur une stratégie manufacturière plus flexible afin de renforcer notre position dans ces pays.»

Plus de place pour le Spyder

BRP a fait savoir que le transfert de l'assemblage des motomarines au Mexique lui permettra d'être plus concurrentielle. L'entreprise a aussi soutenu que cette décision lui permettra de libérer de l'espace à Valcourt pour l'assemblage des roadsters Spyder, qui fait face à une demande croissante.

M. Pichette a souligné que le marché de la motomarine n'était pas en croissance, au contraire.

«Nous sommes en descente depuis plusieurs années, a-t-il déclaré. Comme les volumes sont très limités, le niveau de rentabilité représente tout un défi.»

BRP n'a pas encore décidé où elle installera la nouvelle usine mexicaine. L'entreprise a considéré plusieurs emplacements, comme Monterrey, Puebla, El Salto et Querétaro, où Bombardier Aéronautique est présente.

BRP exploite déjà une usine au Mexique, à Juarez, qui compte autour de 1500 employés. Or, cette usine fonctionne déjà à plein rendement avec la production de véhicules tout-terrain et de moteurs. BRP entend d'ailleurs transférer la production de moteurs à la nouvelle usine afin de permettre à l'usine de Juarez de faire face à la croissance de la demande des véhicules tout-terrain.

Réactions du maire

BRP a informé les employés touchés hier. L'usine de Valcourt n'est pas syndiquée, mais on y retrouve un comité d'employés.

«Ce n'est pas une bonne nouvelle, mais ce n'est pas une très mauvaise nouvelle non plus, a déclaré le maire de Valcourt, Laurian Gagné. On nous dit que BRP veut faire de la place à Valcourt pour la production du Spyder. À moyen terme, tout le monde souhaite que ces emplois soient compensés.»