Invoquant une «industrie de la volaille très compétitive», Olymel a annoncé hier à 183 employés d'Iberville qu'ils seraient bientôt mis à pied. Une partie de la production sera transférée à Brampton, en Ontario.

Ainsi, le désossage des hauts de cuisse de poulet, qui nécessitait le travail d'une cinquantaine de personnes en Montérégie, sera désormais effectué en banlieue de Toronto. «Ils ont une capacité excédentaire», souligne le porte-parole de l'entreprise, Richard Vigneault, pour expliquer que ce travail sera dorénavant effectué à Brampton.

Le préemballage du poulet - qui affecte une centaine de personnes - se fera de l'usine de Berthierville. Une autre partie sera envoyée à Sainte-Rosalie, ce qui permettra le rappel de 25 employés là-bas.

Olymel promet de faire «tout ce qui est possible pour reclasser les employés licenciés». Le hic, souligne la responsable du dossier au syndicat des Teamsters, c'est que l'usine de Berthierville est située à deux heures de route de celle du secteur Iberville, à Saint-Jean-sur-Richelieu. «C'est terrible, ça pleure», souligne Johanne Vaillancourt, des Teamsters. «J'ai beaucoup de familles monoparentales là-dedans. Des couples aussi.»

Selon un premier calcul syndical, les employés remerciés ont jusqu'à huit ou neuf années d'expérience.

Les mises à pied entreront en vigueur le 16 juillet. Après cette date, il ne restera plus que 125 employés à l'usine d'Iberville. Ils produiront des tournedos, des brochettes et autres souvlakis.

Selon le syndicat, une baisse de cadence a été remarquée au cours des derniers mois. Mais, avec l'été, on avait espoir que la demande reprenne.

L'entreprise estime que ces mises à pied lui permettront d'économiser «environ 2 millions, un peu plus même», souligne M. Vigneault.

Olymel appartient à 60% à la Coopérative fédérée, à 19% à la Société générale de financement et à 21% au Groupe Brochu. Elle compte 17 usines au Québec et trois dans le reste du Canada. En tout, elle emploie plus de 10 000 personnes.

Sa capacité d'abattage et de transformation est de 1,7 million de volailles par semaine et de 160 000 porcs. Son chiffre d'affaires atteint 2 milliards de dollars.