Après avoir vu ses ventes et sa valeur en Bourse péricliter au cours des derniers mois, General Motors (GM) pourrait avoir enfin le vent dans les voiles, selon son directeur financier, Ray Young.

General Motors (GM) tente toujours de faire échec à la faillite et compte sur des prêts de 13,4 milliards US de Washington. Mais le constructeur semble sur une erre d'aller après avoir affirmé, la semaine dernière, qu'il pouvait survivre au mois en cours sans une aide supplémentaire de 2 milliardsUS.

 

Un accord intervenu avec son syndicat canadien, qui lui assure des économies, ainsi que des pourparlers constructifs avec des ministres de l'Union européenne pour sauver sa marque allemande Opel et des réductions de coûts ont alimenté la hausse la plus forte du titre de GM en une semaine en au moins 28 ans, indiquait vendredi dernier Ray Young, directeur financier du constructeur.

«Les résultats des deux premiers mois de l'année démontrent que nous avons un certain vent dans les voiles, a dit M. Young. Il n'y a rien de tel que le présent pour s'attaquer aux actions difficiles.»

Les gains réalisés par le titre de GM ont effacé les pertes subies au cours de la première semaine de mars lorsque le constructeur de Detroit a été obligé de signer deux déclarations assurant les investisseurs qu'il n'était pas intéressé par une faillite. Le 8 mars, des législateurs républicains réclamaient de nouveau que le Trésor américain utilise la loi sur les arrangements avec les créanciers pour régler les problèmes de GM.

Toutefois, la capitalisation boursière actuelle de GM, qui est de 1,6 milliardUS, demeure la moitié de celle de Mattel, fabricant de jouets, et l'action de GM a perdu 86% de sa valeur au cours de la dernière année. La société a subi des pertes de 82 milliardsUS depuis 2004, dernière année où GM a été rentable, et ses ventes ont chuté de plus de 50% au cours des deux premiers mois de la présente année.

Hier, à la clôture de la Bourse de New York, le titre de GM a cédé 20 cents US, à 2,52$US.

«Ça demeure une situation désespérée», lance John Casesa, associé de la firme de consultants Casesa Shapiro Group, à New York. «Les constructeurs de Detroit ne peuvent pas éviter la faillite sans l'aide du gouvernement à moins que le marché américain de l'auto affiche un redressement miraculeux», ajoute-t-il.

GM a toujours besoin de retrancher 28,5 milliardsUS à ses contributions au régime de santé de ses employés syndiqués à la retraite et à ses obligations envers des détenteurs de créances non garanties d'ici le 31 mars, une date limite fixée par le gouvernement américain, a précisé M. Young.

Un accord crucial

Une étape importante de la restructuration mondiale est l'accord conclu avec les 10 000 membres du syndicat Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) pour geler la paie et réduire les augmentations de pension de sorte que les coûts de main-d'oeuvre soient inférieurs à ceux des constructeurs étrangers aux États-Unis comme Toyota, a indiqué M. Young. Le taux horaire des employés de Toyota aux États-Unis est d'environ 48$US (61,05$CAN), a indiqué Mike Goss, porte-parole de Toyota. Pour leur part, Ford et Chrysler ont jugé insuffisante la baisse des coûts consentie par les TCA la semaine dernière.

Tony Clement, ministre fédéral de l'Industrie, a fait des concessions du syndicat une condition pour que le gouvernement fournisse de l'aide aux constructeurs d'automobiles, laquelle, dit-il, pourrait atteindre 7 milliardsCAN pour GM. Ce dernier a indiqué le 17 février dernier dans un rapport au Trésor américain qu'il cherchait à obtenir une aide de 6 milliardsUS à l'étranger.

GM souhaite aussi obtenir une aide de 4,3 milliardsUS en Europe pour sa filiale Opel, a précisé M. Young.