General Motors (GM) et Chrysler pourraient être contraints de faire faillite par le gouvernement américain pour s'assurer du remboursement de 17,4 milliards US en prêts fédéraux de sauvetage, une solution qui, de l'avis des constructeurs d'automobiles, les réduirait à néant.

À l'heure actuelle, les contribuables viennent derrière les créanciers de premier rang comme Citigroup [[|ticker sym='C'|]], JP Morgan Chase [[|ticker sym='JPM'|]] et Goldman Sachs [[|ticker sym='GS'|]], selon les accords de prêts apparaissant sur le site web du Trésor américain. Le gouvernement américain a fait appel à un cabinet d'avocats pour l'aider à assurer sa place au devant de la ligne de remboursement, indiquaient la semaine dernière deux personnes participant aux travaux.

 

Si les responsables fédéraux ne réussissent pas à obtenir un accord des parties pour changer leur position concernant le remboursement, ils disposent de l'option d'obliger les sociétés à faire faillite comme condition d'une aide de sauvetage supplémentaire. Le gouvernement financerait la faillite grâce à un prêt dit de débiteur en possession de ses biens, un statut de prêteur qui accorde aux États-Unis la priorité sur les autres créanciers, explique Don Workman, associé de Baker&Hostetler.

«Ils négocient pour voir s'ils peuvent parvenir à un accord, indique M. Workman, avocat spécialisé en faillites établi à Washington. Si ce n'est pas le cas, ils disent «Nous sommes pas mal convaincus qu'un juge du tribunal des faillites nous permettra d'être les premiers en ligne pour le remboursement»».

Hier, le titre de GM a perdu 1 cent US, à 2,83$US, à la Bourse de New York. Chrysler n'est pas négocié en Bourse.

Les constructeurs d'automobiles ont rejeté les suggestions pour se réorganiser en vertu de la loi sur les faillites, soutenant qu'une telle réorganisation ferait peur aux acheteurs et mènerait à la liquidation. Ils font face à une date limite, soit le 17 février prochain, pour montrer qu'ils progressent en exécutant un plan mis en place dans le cadre des prêts reçus du gouvernement américain en décembre dernier. Les sociétés doivent réduire leurs coûts de main-d'oeuvre et indiquer comment elles vont rembourser l'argent d'ici le mois prochain.

GM et Chrysler tentent déjà de se restructurer hors des dispositions de la loi sur les faillites en sabrant leurs coûts de main-d'oeuvre, en réduisant leur niveau d'endettement et en éliminant des concessionnaires. GM a indiqué qu'elle projetait de fermer définitivement des concessions et de réduire ses obligations envers le fonds de santé de ses employés syndiqués de moitié à 10,2 milliards US.

Pour sa part, Robert Nardelli, PDG de Chrysler, a fait savoir que sa société tentera également de réduire sa dette.

Hier, GM a annoncé qu'il avait entamé des négociations pour reprendre des éléments de Delphi Corp., fournisseur de pièces dont le constructeur s'était départi il y a une décennie, de manière à maintenir des portions de sa chaîne d'approvisionnement. L'entreprise a aussi annoncé qu'elle songeait à d'autres fermetures d'usines, à l'élimination de postes et à une baisse de salaire de ses cols blancs.