Les Texans forcés de quitter leurs habitations inondées alors que la crue des eaux atteignait des niveaux sans précédent pourraient obtenir de l'aide d'une entreprise forestière canadienne.

Un vice-président de Produits forestiers Résolu s'est engagé à livrer un wagon rempli de bois d'oeuvre à Houston une fois que la ville commencera à se remettre des dégâts infligés par l'ouragan Harvey.

Le visionnement d'images en provenance de la métropole, fortement touchée par l'ouragan, a ébranlé Seth Kursman, qui est déménagé de Houston au Canada il y a 15 ans.

«Je ne peux simplement pas m'imaginer la dévastation», a-t-il affirmé, précisant avoir vu des images de son ancien quartier, inondé, dans un bulletin d'informations. «J'ai été très touché, sur le plan personnel.»

Des gens ont utilisé leurs bateaux personnels pour secourir des voisins emprisonnés par les eaux, une scène que M. Kursman a comparée au récent film de guerre Dunkirk (Dunkerque, en version française).

Désirant venir en aide, M. Kursman a donné un coup de fil au chef de la direction de Résolu, Richard Garneau, et lui a suggéré de se préparer à livrer un camion rempli de bois d'oeuvre aux villes touchées lorsque la crue des eaux commencera à diminuer. Les principaux produits de Résolu sont la pâte et le papier, a souligné M. Kursman, mais il croit que le bois d'oeuvre serait plus utile aux communautés touchées.

«(M. Garneau) a répondu "Oubliez le camion! Envoyons un wagon"», a raconté M. Kursman. «Cette quantité de bois vaut beaucoup d'argent.»

L'ancien Texan a déjà communiqué avec des politiciens de Houston et du gouvernement américain, qui ont exprimé leur gratitude.

Ce geste d'entraide survient alors que les négociations sur le commerce du bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis sont tendues.

L'ambassadeur du Canada à Washington a indiqué la semaine dernière que le pays pourrait entreprendre des actions en justice si les négociations pour la mise en place d'un nouvel accord sur le bois d'oeuvre devaient stagner.

Les deux pays discutent aussi, avec le Mexique, d'un nouvel accord de libre-échange nord-américain.

Mais selon M. Kursman, ces négociations sont bien distinctes de son intention de venir en aide aux gens de Houston.

«Parfois, il est vraiment important de mettre la politique de côté, pour simplement s'en tenir à ce dont le vrai monde a besoin. Et c'est ce que nous faisons. Et nous encourageons les autres à nous imiter», a-t-il affirmé.

Le moment de la livraison de bois n'est pas encore déterminé, mais M. Kursman a dit vouloir laisser savoir que l'entreprise s'était engagée à s'impliquer. Il espère que d'autres sociétés forestières nord-américaines feront de même.

«Il va y avoir beaucoup de reconstruction, a-t-il dit. Et ce n'est pas quelque chose qui ne prendra qu'une journée, une semaine ou un mois. Des années d'efforts sont probablement à venir. Et nous devons nous porter volontaires.»