Un immeuble de 36 étages situé sur la prestigieuse Cinquième avenue de Manhattan, considéré comme contrôlé indirectement par l'Iran, a été officiellement confisqué par la justice américaine jeudi, qui a confirmé un premier jugement de 2013.

Le produit de la vente de l'immeuble va revenir à un fonds d'indemnisation des victimes d'attentats, a indiqué un porte-parole du procureur fédéral du district sud de l'État de New York, Joon H. Kim.

Sa valeur est estimée entre 500 millions et un milliard de dollars, selon les sources. La justice a également ordonné la saisie d'autres biens immobiliers et de fonds, selon le porte-parole.

Cette confiscation est la plus importante jamais réalisée par une juridiction civile dans l'histoire des États-Unis, selon les services du procureur.

La décision rendue par le jury d'un tribunal fédéral de Manhattan est une étape importante pour Jeremy Levin, ancien journaliste de la chaîne d'information américaine CNN, à l'origine de l'assignation des propriétaires de cette tour de bureaux, tous affiliés à l'Iran, notamment la fondation Alavi.

Enlevé en 1984 au Liban par des membres du mouvement chiite Hezbollah, soutenu par l'Iran, il était parvenu à s'échapper après près d'une année de captivité et s'est depuis lancé dans un long combat judiciaire pour obtenir réparation.

Il avait bénéficié d'un premier jugement favorable en 2013, mais l'affaire avait ensuite été portée en appel. La décision rendue jeudi bénéficie au fonds d'indemnisation des victimes d'attentats et pas à M. Levin seul.

Parmi les victimes qui devraient toucher des recettes de la vente figurent les familles des victimes des attentats de 1983 contre des baraquements des Marines à Beyrouth et de 1996 contre les Tours Khobar en Arabie saoudite.

Téhéran a toujours démenti toute implication dans ces attentats.

La justice a établi que les propriétaires de l'immeuble de la Cinquième avenue, dont la construction avait été lancée par le Shah d'Iran, avaient transféré des millions de dollars provenant de l'exploitation de la tour vers l'Iran, par le biais de la banque Melli, liée à l'État iranien.

«Les propriétaires du 650 Fifth Avenue (l'adresse du bâtiment) ont offert au gouvernement iranien une implantation au coeur de Manhattan, à travers laquelle l'Iran a pu contourner avec succès les sanctions économiques imposées par les États-Unis», a commenté le procureur Joon H. Kim dans une déclaration publiée jeudi.