La croissance économique aux États-Unis a été révisée en hausse au 1er trimestre, très légèrement au-dessus de la prévision des analystes, selon la 3e estimation du département du Commerce publiée mardi.

De janvier à mars, le Produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 1,1% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières. C'est 0,3 point de pourcentage de plus que la précédente estimation.

Les analystes s'attendaient dans leur prévision médiane à une croissance de 1%. C'est le meilleur rythme de croissance pour un premier trimestre depuis trois ans, alors que les hivers précédents avaient été longs et rigoureux.

Au dernier trimestre 2015, l'expansion américaine avait été de 1,4%.

La Maison-Blanche a réagi dans un communiqué notant que «la forte progression des investissements résidentiels a dopé la croissance mais une faiblesse des investissements des entreprises, exacerbée par la demande insuffisante à l'étranger et les bas prix du pétrole, ont pesé sur l'expansion».

Dans ce communiqué, Jason Furman, le président du Cercle des conseillers économiques de la Maison-Blanche, a par aussi averti de la période «d'incertitude accrue» qui s'ouvrait notamment à cause «des conséquences de la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne». Cela souligne «l'importance de prendre de mesures proactives pour renforcer l'économie des États-Unis», a-t-il souligné.

Pour l'ensemble de 2016, les prévisions de croissance tablent sur 2%, selon la Réserve fédérale (Fed) et 2,2%, selon le FMI, après 2,4% l'année dernière.

Au 1er trimestre, ce sont les exportations révisées en hausse qui expliquent que la performance de la première économie mondiale a été légèrement meilleure que précédemment estimée. Au lieu de présenter un recul de 2%, elles ont modestement progressé de 0,3%.

Les dépenses de consommation, moteur traditionnel de la croissance, ont avancé de 1,5%, un peu moins que précédemment évalué (1,9%). Les consommateurs américains ont finalement moins dépensé dans les services (+2,1% au lieu de +2,6% pour la précédente estimation).

Les investissements des entreprises ont ralenti de 0,4%, moins qu'initialement évalués (-1,5%). La chute des dépenses dans les équipements reste importante (-8,7%).

Le secteur immobilier en revanche a affiché son meilleur score depuis fin 2012 avec un bond de 15,6% des investissements, un peu moins fort toutefois que précédemment estimé (+17,1%).

Les dépenses publiques ont augmenté de 1,3%, tirées par une hausse de 3,2% des investissements des États et des collectivités locales qui a largement compensé la baisse de 1,6% des dépenses fédérales.

Le département du Commerce publiera le 29 juillet sa première estimation du 2e trimestre. Les experts prévoient une relance de l'expansion supérieure à 2% d'avril à juin.

Ils s'accordent à dire que l'impact sur l'économie américaine du vote britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne devrait être modeste, à moins d'un raffermissement important du dollar et de violentes turbulences sur les marchés financiers.

Le Brexit constitue «un défi défavorable» pour l'économie, a reconnu le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew lundi, tout en soulignant que cet obstacle était «surmontable» et qu'il n'entraînait «pas le développement d'une crise financière».