À neuf mois de son départ, le président des États-Unis Barack Obama défend sa réforme du secteur financier engagée après la crise de 2008, jugeant que si ce dernier occupe toujours une place trop importante à ses yeux, il est désormais «nettement plus stable».

Le secteur financier «est plus gros, absorbe plus de ressources et surtout de talents que ce que je souhaiterais», souligne M. Obama dans un entretien sur son bilan économique publié jeudi dans le New York Times Magazine.

«J'aimerais que les jeunes qui sont vraiment bons en maths se dirigent vers des carrières d'ingénieurs et de scientifiques plutôt qu'ils essayent de concevoir des algorithmes pour battre le marché», explique-t-il.

«Mais il n'y a aucun doute que le système financier est nettement plus stable», poursuit M. Obama, décochant au passage une flèche au sénateur du Vermont Bernie Sanders, en lice pour la primaire démocrate, qui dénonce inlassablement le manque de courage des politiques face à la puissance de Wall Street et des lobbies.

«Il est vrai que nous n'avons pas démantelé le système financier et, en ce sens, la critique de Bernie Sanders est correcte», souligne-t-il. Cependant, ajoute-t-il aussitôt, «l'économie n'est pas une abstraction». «Ce n'est pas quelque chose que vous pouvez simplement redessiner, casser et puis reconstruire sans que cela ait des conséquences».

Bernie Sanders, désormais nettement distancé par Hillary Clinton pour l'investiture démocrate en vue de la présidentielle du 8 novembre, reproche à sa rivale une trop gros grande proximité avec les banques.

Sur ce sujet comme sur d'autres, l'ancienne secrétaire d'État assure vouloir poursuivre le travail engagé par M. Obama, mettant en avant son expérience et sa fine connaissance des dossiers et tentant de reléguer le sénateur du Vermont au rang d'idéaliste néophyte.

Dans son entretien au New York Times Magazine, le président américain dénonce par ailleurs avec force les programmes économiques, irréalistes selon lui, mis en avant par les candidats républicains en lice pour lui succéder.

«Baisser les impôts en particulier pour les plus riches, démanteler les règlementations qui protègent notre air et notre environnement et affirmer que cela va permettre d'atteindre des taux de croissance de 5% ou 7%, le tout en équilibrant le budget (...) Personne, même avec une connaissance rudimentaire de l'économie, ne pense que cela est plausible», lance Barack Obama, qui quittera le pouvoir en janvier 2017.