La croissance américaine ralentira en 2013, à 1,4%, selon une étude très attendue du Bureau du budget du Congrès américain (CBO) publiée mardi, conséquence partielle des mesures d'austérité qui auront permis de réduire le déficit, sur lequel se déchirent les élus à Washington.

Selon les prévisions du CBO, un organisme budgétaire indépendant, le produit intérieur brut des États-Unis augmentera de 1,4% en 2013, après 1,9% en 2012. C'est moins que les prévisions du FMI (2,1%) et de la banque centrale américaine, la Fed (entre 2,3% et 3%).

Selon les derniers chiffres du gouvernement, le PIB a progressé de 2,2% l'an dernier.

La croissance 2013 serait deux fois plus forte, à environ 2,9%, sans les coupes budgétaires automatiques prévues pour le 1er mars ni les autres mesures fiscales déjà en place, estime le CBO.

Par exemple, l'impôt sur le revenu a augmenté le 1er janvier pour les Américains les plus aisés, et les cotisations sociales ont légèrement crû pour tous les salariés, pénalisant mécaniquement la croissance.

Mais, autre face des mesures d'économie, le déficit public sera deux fois plus petit qu'en 2009, au pic du programme de relance de Barack Obama, et atteindra 5,3% du PIB à la fin de l'exercice fiscal 2013 (qui prend fin le 30 septembre). Pour la première fois depuis 2008, il passera sous la barre symbolique des mille milliards de dollars, à 845 milliards.

Les années suivantes marqueront une amélioration, le déficit atteignant jusqu'à 2,4% du PIB en 2015, avant de remonter au-dessus de 3,5% après 2020, conséquence du gonflement des programmes de santé et retraite.

La dette publique, cumul de tous les déficits annuels, restera à un niveau record, à son plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les chiffres publiés mardi sont importants car ils viennent alimenter le débat sur la réduction des dépenses budgétaires et le déficit. Républicains et démocrates s'affrontent depuis des mois sur les remèdes nécessaires au comblement des finances publiques du pays.

L'accord sur le «mur budgétaire», voté in extremis le 1er janvier, a permis de régler la portion «impôts» du budget, mais le Congrès doit maintenant s'attaquer aux volets des dépenses.

Plusieurs dates butoirs devraient forcer les élus à accélérer les négociations, à commencer par les coupes automatiques du 1er mars, notamment dans le domaine de la défense, que quasiment tous veulent éviter. Barack Obama devait présenter mardi un plan temporaire pour les retarder.