Le président des États-Unis Barack Obama va porter sur les fonts baptismaux mardi un organisme spécialisé visant des pays tiers, dont la Chine, qui ne respecteraient pas les règles du jeu du commerce international, a annoncé un haut responsable de la Maison-Blanche.

M. Obama, qui avait révélé un tel projet lors de son discours sur l'état de l'Union le 24 janvier, va signer en fin de matinée un décret instaurant le «Centre d'application des règles commerciales» (ITEC), un organisme chargé de «lutter pied à pied contre les pratiques commerciales injustes dans le monde entier, dont en Chine», a expliqué ce responsable sous couvert de l'anonymat.

L'idée derrière l'ITEC est de «mettre les Américains qui travaillent sur un pied d'égalité» avec le reste du monde et de «faire en sorte que les entreprises américaines et leurs employés puissent être compétitifs à l'international», afin d'assurer une «croissance durable» au pays, selon la même source.

L'ITEC mobilisera les ressources du bureau du représentant spécial pour le Commerce extérieur, et notamment les départements d'État et du Trésor, sans oublier la communauté du renseignement.

M. Obama, qui est candidat à sa succession en novembre, avait promis le 24 janvier devant le Congrès de combattre davantage le piratage d'origine chinoise ainsi que la concurrence déloyale attribuée à ce pays.

«Plus d'un millier d'Américains ont du travail aujourd'hui parce que nous avons stoppé une flambée d'importations de pneus chinois. Mais nous devons agir davantage. Il n'est pas juste qu'un pays laisse pirater nos films, nos disques et nos logiciels», avait-il dénoncé.

«Il n'est pas juste que des industriels étrangers aient l'avantage sur nous parce qu'ils sont lourdement subventionnés», avait ajouté le président américain. «Je ne resterai pas les bras croisés si nos concurrents ne respectent pas les règles du jeu».

Il avait en particulier promis d'accroître les inspections dans les ports pour empêcher l'importation de produits «contrefaits ou dangereux».

M. Obama avait aussi insisté le 14 février sur la nécessité pour Pékin de respecter les «règles en vigueur» dans l'économie mondiale, en recevant le vice-président et probable futur numéro un chinois Xi Jinping à la Maison-Blanche.

«Nous voulons oeuvrer avec la Chine à faire en sorte que tout le monde joue selon les mêmes règles en vigueur en ce qui concerne le système économique mondial. Cela veut dire qu'il faut qu'il existe un flux commercial équilibré non seulement entre les États-Unis et la Chine, mais aussi dans le monde entier», avait expliqué le président américain.

L'un des candidats républicains les mieux placés pour décrocher l'investiture de son parti afin de contester la Maison-Blanche à M. Obama le 6 novembre prochain, Mitt Romney, avait accusé le 16 février le président sortant de faiblesse vis-à-vis de la Chine, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal.

La publication de cette tribune intervenait deux jours après que M. Xi eut espéré que cette année électorale aux États-Unis n'aurait pas un «impact regrettable» sur les liens entre ce pays et le sien, alors que la dernière campagne des législatives partielles américaines, en 2010, avait donné lieu à la diffusion de publicités ouvertement anti-chinoises.