Les nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis sont tombées à leur plus bas niveau depuis le début de l'été 2008, selon des chiffres publiés jeudi à Washington par le département du Travail.

Le ministère a recensé le dépôt de 383 000 demandes d'allocations de chômage du 30 janvier au 5 février - en données corrigées des variations saisonnières, soit près de 9% de moins que la semaine précédente.

L'indicateur des nouveau chômeurs est ainsi repassé sous son point bas précédent touché pendant la semaine de Noël (391 000 nouvelles inscriptions) pour tomber à son niveau le plus faible depuis le 5 juillet 2008.

Les analystes prévoyaient une baisse beaucoup moins forte: ils attendaient l'indicateur à 410 000, selon leur prévision médiane.

Un membre du service des statistiques du ministère a indiqué que l'on continuait d'observer le contre-coup de «l'effet météorologique» du mois de janvier.

Il faisait là référence aux tempêtes de neige qui ont sévi dans de nombreuses régions du pays, paralysant parfois l'activité économique, ce qui a entraîné une forte remontée des demandes d'allocations pendant la troisième semaine de janvier.

Le rapport officiel sur l'emploi en janvier a fait apparaître vendredi une baisse inattendue du chômage à 9,0% (son plus bas niveau depuis avril 2009) malgré des créations d'emplois médiocres, en théorie insuffisantes pour faire baisser ce taux.

L'indicateur des nouveaux chômeurs semble confirmer le pronostic de nombreux économistes selon lequel les incohérences de ce rapport sont sans doute dues pour une grande part au fait que les créations d'emplois ont été largement sous-évaluées en janvier à cause du mauvais temps.

Le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a pris acte mercredi de l'amélioration sur le front du chômage.

«Le taux de chômage va probablement rester élevé un certain temps», a-t-il déclaré, alors qu'il répétait régulièrement jusque-là qu'il devrait rester «obstinément» au-dessus du niveau correspondant à celui du plein emploi.

Le taux de chômage officiel des États-Unis a baissé de 0,8 point en décembre et janvier, enregistrant une baisse sur deux mois d'une ampleur inédite en soixante ans.

M. Bernanke a néanmoins encore prévenu mercredi que les États-Unis devraient mettre plusieurs années à retrouver les quelque 8,7 millions d'emplois qu'ils ont perdus pendant la crise. Selon les chiffres officiels, ils n'en ont regagné qu'un million depuis le début de la reprise du marché du Travail en mars 2010.