Le milliardaire américain Warren Buffett a déclaré samedi que les chefs de direction et les conseils d'administration qui les embauchent devraient payer de lourdes pénalités lorsque leurs investissements risqués mettent en péril leurs entreprises.

Dans sa lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway inc., M. Buffett a encouragé les autres sociétés à développer un système de sanctions pécuniaires sévères pour les hauts dirigeants qui évaluent mal les risques afin qu'ils soient plus prudents.

L'homme d'affaires a souligné que c'était les actionnaires et non les chefs de direction ou les directeurs qui avaient fait les frais de la plupart des erreurs commises par les entreprises durant la crise économique des deux dernières années.

Selon Warren Buffet, le conseil d'administration d'une grande société fait preuve de négligence s'il n'insiste pas pour que le chef de la direction assume la pleine responsabilité de la gestion du risque. Si ce dernier est incapable de le faire, il devrait chercher un autre emploi. Et en cas d'échec nécessitant l'intervention du gouvernement, les conséquences financières pour le chef et le conseil devraient être graves.

M. Buffet a également informé ses actionnaires qu'il était derrière chaque contrat dérivé que Berkshire rédigeait et qu'il en était pleinement responsable. Ces contrats ont contribué à générer un gain non réalisé de 787 millions $ dans les investissements en 2009 après une perte de 7,5 milliards $ en 2008.

Mais le milliardaire a aussi reconnu les erreurs qu'il avait faites l'année dernière, incluant d'avoir laissé les dettes et les pertes de la copropriété NetJets grossir pendant trop longtemps et suggéré l'introduction d'une carte de crédit dans la division Geico Insurance qui s'est révélée un fiasco.

Environ 98 pour cent de la valeur nette de Warren Buffett sont liées aux actions de Berkshire, ce qui signifie que le propriétaire et directeur de l'entreprise subit personnellement les effets d'un mauvais rendement.