Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté en novembre pour le deuxième mois de suite et bien plus que prévu, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce à Washington.

Elles ont progressé de 1,3% (en données corrigées des variations saisonnières), a indiqué le ministère, alors que les analystes pensaient qu'elles n'avaient progressé que de 0,6%.

Le ministère a revu en baisse de 0,3 pt tant son estimation de la progression du mois précédent, à 1,1%, que celle du recul de septembre, à 2,0%.

Signe encourageant pour l'économie américaine, les ventes au détail ont augmenté en glissement annuel (+1,9%) pour la première fois depuis août 2008.

L'indice des ventes au détail est très suivi dans la mesure où il donne une idée de la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine. Il n'est pas corrigé des variations de prix.

Si l'on exclut les ventes des pompes à essences (soumises à la fluctuation des cours du carburant) et du secteur automobile (qui peuvent varier fortement d'un mois à l'autre), les ventes au détail ont augmenté en novembre de 0,6% par rapport à octobre, et également en glissement annuel (+0,4%).

Hormis les pompes à essence (+6,0%), l'indice général a été tiré par les ventes des magasins d'électronique (+2,8%) et du secteur automobile (+1,6%). Celles-ci continuent de progresser même sans l'incitation de la «prime à la casse» qui a pris fin en août.

Seules trois des douze composantes de l'indice ont reculé en novembre.

La consommation des ménages américains s'était effondrée au deuxième semestre de 2008 et évolue en dents de scie depuis le début de l'année.

Elle a néanmoins progressé au troisième trimestre, qui a vu l'économie américaine sortir de la longue et douloureuse récession dans laquelle elle était entrée en décembre 2007.

Les ventes au détail de novembre laissent présager que les dépenses des ménages devraient continuer de progresser au quatrième trimestre, et que la saison des fêtes (novembre-décembre aux États-Unis) pourrait bien ne pas être aussi mauvaise que certains l'ont prédit.

Plusieurs analystes estiment que cela pourrait être une réaction «naturelle» des consommateurs que de se laisser aller à quelques dépenses après des mois de privation.

Les ventes au détail restent néanmoins assez faibles et leur progression à plus long terme est encore loin d'être acquise du fait de la persistance attendue d'un chômage élevé, et du comportement des ménages qui semblent redécouvrir les vertus de l'épargne et du désendettement.