Dans les arguments transmis au juge qui prononcera la semaine prochaine la sentence de Bernard Madoff, pour l'une des plus grandes escroqueries financières de l'histoire, l'un de ses avocats juge qu'une peine de 12 ans de prison constituerait une sanction suffisante pour son client.

Dans les documents rendus publics mardi, l'avocat Ira Sorkin déclare que Bernard Madoff évoquera «la honte qu'il a ressentie» et «la souffrance qu'il a causée» lorsque le juge Denny Chin prononcera la sentence lundi prochain.

Autrefois figure respectée de Wall Street, Bernard Madoff, 71 ans, a reconnu avoir monté une gigantesque escroquerie pyramidale pendant plusieurs décennies pour détourner des dizaines de milliards de dollars confiés par des investisseurs. Il risque jusqu'à 150 ans de prison après avoir plaidé coupable le 12 mars dernier aux 11 chefs dont fraude financière et parjure.

«Nous ne demandons ni la clémence ni la sympathie», écrit Ira Sorkin. Mais il appelle le juge Chin à «mettre de côté l'émotion et l'hystérie entourant l'affaire» pour déterminer la peine que devra purger le courtier déchu.

«En tenant compte de la reddition volontaire de M. Madoff, de sa pleine reconnaissance de responsabilité, de ses efforts pour coopérer et de la nature non violente de son délit, (...) une peine de 12 ans serait suffisante, et serait juste en deçà de son espérance de vie qui est d'environ 13 ans», écrit notamment l'avocat Ira Lee Sorkin dans cette lettre adressée lundi au juge Denny Chin, en charge de l'affaire.

Dans le même temps, l'avocat juge qu'une peine de 15 à 20 ans ne punirait pas le financier de façon disproportionnée par rapport à d'autres criminels en cols blancs.