Les tarifs d'électricité augmenteront de 0,9 % à compter du 1er avril prochain. La Régie de l'énergie a réduit un peu l'appétit d'Hydro-Québec, qui réclamait une augmentation de 1,2 %.

L'augmentation de 0,9 % s'applique à tous les clients d'Hydro-Québec, à l'exception des grands consommateurs industriels, qui subiront une hausse de seulement 0,3 %. Les grands consommateurs industriels (tarif L) sont exemptés de l'indexation annuelle qui s'applique aux autres catégories de consommateurs.

Hydro-Québec avait d'abord demandé une augmentation de 0,8 %, qui a été révisée à la hausse, à 1,2 %, à cause de l'augmentation des redevances qu'elle doit verser à Transition énergétique Québec.

La décision de la Régie de l'énergie réduit de 27 millions de dollars la somme réclamée par Hydro-Québec pour fournir l'électricité à sa clientèle, avec un taux de rendement de 8,2 %.

La hausse de 0,9 % tient compte du remboursement aux clients de 50 % des écarts de rendement de 2017, a expliqué Dave Rhéaume, directeur des affaires réglementaires de la société d'État.

Sans ces trop-perçus, qui résultent de la différence entre les prévisions d'Hydro-Québec et ses résultats réels, la hausse des tarifs aurait été de 1,3 %, soit de 0,4 % plus élevée, selon lui.

Impact mensuel de la hausse de 0,9 %

- Appartement 5 1/2 : 0,32 $

- Petite maison : 0,90 $

- Maison moyenne : 1,72 $

- Grande maison : 2,56 $

Les plus récentes hausses

- 2018 : 0,3 %

- 2017 : 0,7 %

- 2016 : 0,7 %

- 2015 : 2,9 %

- 2014 : 4,3 %

Déception et satisfaction

La décision de la Régie de l'énergie a déçu l'Union des consommateurs, qui estime qu'il y a déjà trop de ménages qui n'arrivent pas à payer leur facture. « Pour les ménages les plus pauvres, l'électricité est devenue un luxe et les interruptions de service, lorsqu'elles touchent les jeunes enfants, les personnes âgées et les malades, frisent la cruauté », a dénoncé Viviane de Tilly. La porte-parole de l'Union des consommateurs a rappelé qu'Hydro-Québec avait procédé l'an dernier à 43 477 interruptions de service chez des clients en difficulté de paiement.

Du côté des petites entreprises, on est satisfait que la hausse accordée soit moindre que celle réclamée par Hydro. « C'est une bonne nouvelle pour les PME », a commenté Martine Hébert, vice-présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.

Feu vert aux tarifs d'hiver

Par ailleurs, la Régie de l'énergie a donné le feu vert à Hydro-Québec pour l'implantation de deux nouvelles options tarifaires qui réduiront la demande de pointe en hiver. À compter de l'hiver prochain, 20 000 clients volontaires pourront économiser sur leur facture en réduisant leur consommation en période critique. Ils pourront le faire de deux façons : soit en obtenant un crédit de 50 cents pour chaque kilowattheure qu'ils ne consomment pas pendant ces quelques heures, soit en payant un tarif de base réduit pendant tout l'hiver et en se faisant facturer l'électricité consommée en période de pointe à 50 cents le kilowattheure.

Hausse des vols d'électricité

Les vols d'électricité ont augmenté de plus de 80 % en 2018 comparativement à l'année précédente. Le nombre de délits est en baisse, mais la valeur de l'électricité volée est en forte hausse, selon les chiffres obtenus par La Presse. Hydro-Québec a comptabilisé pour 3,5 millions d'électricité volée en 2018, comparativement à 2,1 millions en 2018. Le nombre de vols a baissé de 408 à 363 pendant la même période. « Il y a moins de cas, mais ils sont plus importants », a confirmé un porte-parole de la société d'État, Cendrix Bouchard. Hydro-Québec s'est dotée de moyens plus importants pour détecter les vols d'électricité, qui sont souvent le fait de producteurs illégaux de cannabis ou de cryptomonnaies. « Les compteurs de nouvelle génération nous aident, mais c'est toute l'infrastructure de télécommunications qui nous permet de cibler les lieux où il y a des vols », a fait savoir l'entreprise.

- Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse