En difficultés financières, Stornoway, l'exploitant du projet diamantifère Renard, à la baie James, dans le Nord-du-Québec, a complété un refinancement de 129 millions afin d'assurer la poursuite de ses activités.

Parmi les ententes annoncées mardi, l'entreprise établie à Longueuil a notamment obtenu un congé de paiement de deux ans, jusqu'au 30 juin 2020, sur ses prêts contractés auprès d'Investissement Québec (IQ) et du Fonds de solidarité FTQ.

Par l'entremise de sa filiale Diaquem, le bras financier du gouvernement québécois est le plus important actionnaire de Stornoway, puisqu'il possède 25,08 % des actions en circulation, selon les données de Thomson Reuters.

«Les nombreuses opérations de financement démontrent une fois de plus tout le soutien que les parties prenantes de Stornoway lui offrent et leur regard positif sur l'actif Renard et le secteur minier diamantifère», s'est félicité le président et chef de la direction de la société, Matt Manson, par voie de communiqué.

Il a ajouté que les «principales dépenses» en immobilisations à Renard avaient été effectuées et que la mine souterraine fonctionnait à «plein régime».

Par courriel, une porte-parole d'IQ, Isabelle Fontaine, a expliqué que la société d'État avait consenti à une concession pour «soutenir» un client qui «éprouve des difficultés à rencontrer son échéancier de paiement».

«Cela fait partie de la mission d'Investissement Québec d'accompagner ses clients à tous les stades de leur développement, a-t-elle indiqué. Nous sommes confiants que cette décision contribuera à fournir à Stornoway la marge de manoeuvre nécessaire pour solidifier son bilan financier et retrouver le chemin de la santé financière.»

En publiant ses résultats du deuxième trimestre, en août, Stornoway avait dévoilé un fonds de roulement négatif de 61,5 millions, signalant que sa situation financière ne lui permettait pas de satisfaire à ses obligations jusqu'au 30 juin 2019. L'entreprise est entre autres aux prises avec une production de carats plus faible que prévu.

IQ et le Fonds de solidarité FTQ avaient alors accepté de laisser jusqu'au 30 septembre - soit trois mois de plus - au producteur de diamants, qui leur devait environ 130 millions.

«La capacité de la Société à poursuivre son exploitation future [...] dépend de la capacité de la direction à obtenir du financement supplémentaire à court terme», était-il écrit dans le rapport du deuxième trimestre publié en août.

Pendant le deuxième trimestre, chaque carat de diamant a rapporté moins que ce qu'il coûtait pour récupérer, ce qui pèse sur le bilan financier de la minière.

Dans le cadre de ses autres ententes, Stornoway a modifié la convention de vente de diamants de la mine Renard avec Redevances aurifères Osisko, la Caisse de dépôt et placement du Québec et trois autres sociétés, ce qui lui permet d'empocher environ 45 millions.

La minière prévoit également procéder à un placement privé d'actions ordinaires et de bons de souscription totalisant environ 20 millions auprès du bas de laine des Québécois. Cette transaction fait en sorte que le gestionnaire de régimes de retraite détiendra 11,4 % des actions en circulation de Stornoway.

De plus, la Caisse pourra nommer un des administrateurs du conseil de l'entreprise.

En date du 30 juin, soit à la fin du deuxième trimestre, Stornoway comptait 570 employés, dont 507 se trouvaient sur son site minier. De ce nombre, 13 % étaient des Cris, 23 % venaient de Chibougamau et de Chapais et 64 % venaient de l'extérieur de la région.