L'industrie pétrolière continuera de perdre de l'argent pendant la plus grande partie de l'année, malgré les meilleures conditions financières et la promesse d'une augmentation de la capacité du réseau de pipelines, a estimé lundi le Conference Board du Canada.

Selon l'économiste Carlos Murillo, ce secteur a réduit ses pertes depuis qu'il a touché un creux au premier trimestre de 2016, pour lequel il avait affiché une perte d'ensemble de 11 milliards. Mais il ne renouera pas pour autant avec les profits avant le quatrième trimestre de 2017.

L'industrie devrait retrouver ses profits de 2010, soit environ 13 milliards, d'ici 2021, calcule l'expert.

Dans le rapport qu'il a publié lundi, le Conference Board explique que les investissements en immobilisations de cette année devraient s'établir à 22 milliards cette année, en baisse par rapport à ceux de 27 milliards réalisés l'an dernier. Cette diminution s'explique notamment par l'achèvement de la construction de projets en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Les investissements ont atteint un sommet en 2014, en se chiffrant à 62 milliards.

Selon le groupe de recherche, le prix du baril de pétrole brut léger devrait atteindre en moyenne 55 $ US cette année, puis grimper à 71 $ US d'ici 2021.

Carlos Murillo prédit que les coûts de l'industrie canadienne bondiront en moyenne de 13 % par année entre 2017 et 2021, notamment en raison des contraintes liées au transport par oléoducs, qui pourraient forcer plus de producteurs à se tourner vers le transport ferroviaire de brut.

«Selon notre point de vue, parce que les pertes ont été si importantes ces quelques dernières années, il faudra un peu de temps pour regagner le point où il sera possible de recommencer à gagner de l'argent», a expliqué M. Murillo.

«Évidemment, l'amélioration des revenus aidera, mais il y a déjà des pressions liées aux coûts.»