Les cours du pétrole ont légèrement baissé mardi, restant à leurs niveaux les plus bas depuis un mois, dans un marché toujours plombé par les doutes sur la capacité de l'OPEP à s'accorder sur une réduction de son offre.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 19 cents à 46,67 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir déjà cédé près de deux dollars la veille.

«Le marché intègre les doutes sur un accord de baisse de la production», a résumé Gene McGillian, de Tradition Energy.

Les cours sont désormais entièrement revenus sur l'essor qui avait suivi l'annonce fin septembre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d'un accord préliminaire de baisse de sa production, à l'issue d'une réunion à Alger.

«Cela montre que l'on ne peut pas tenir ces niveaux sans qu'il y ait de certitude», a insisté M. McGillian.

Plusieurs actualités ont accentué les doutes des investisseurs face à un accord qui doit encore être concrétisé lors du sommet semestriel du cartel, le 30 septembre à Vienne.

D'abord, une réunion dite de travail n'a débouché sur aucune annonce concrète à l'issue du week-end, décevant des analystes aux attentes pourtant peu élevées, puis des études indépendantes ont montré en début de semaine que l'OPEP a accéléré sa production à un niveau sans précédent en octobre.

«Et ce ne sont pas les pays extérieurs au cartel qui vont aider», a enchaîné Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research.

Plusieurs de ces pays, que les observateurs espèrent voir participer à un accord, étaient présents lors de la réunion du week-end, en premier lieu la Russie. Ils se sont abstenus de tout engagement, avant que le ministère russe de l'Énergie donne un autre coup au marché en faisant état dans la foulée d'une production au plus haut depuis trente ans le mois dernier.

Quant aux États-Unis, troisième grand acteur du marché avec la Russie et l'OPEP, l'indépendance de leur marché les écarte d'un tel accord mais l'évolution de leur offre reste tout autant surveillée.

À ce titre, mardi, le marché n'a obtenu qu'un soutien ponctuel de la fermeture du plus important oléoduc américain, dans l'Alabama, à la suite d'une explosion mortelle.

«Cela va faire monter certains cours de l'essence, ce qui pourrait donner un peu de soutien aux prix du brut, mais je ne pense pas que cela ait un gros impact», a remarqué M. Lynch.

Les cours de l'essence, qui avaient certes bondi en début de séance, ont d'ailleurs ralenti leur hausse après l'annonce par l'exploitant de l'oléoduc de la remise en fonction de l'une des lignes, même si le principal canal ne devrait pas remarcher avant le week-end.