Les cours du pétrole ont nettement baissé lundi, revenant sous les 30 dollars le baril, après qu'une rencontre infructueuse sur l'Arabie saoudite et le Venezuela a étouffé pour le moment les quelques espoirs d'une réduction concertée de l'offre entre les principaux producteurs.

Le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en mars a cédé 1,20 dollar à 29,69 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

« Les cours du pétrole baissent après une réunion ''fructueuse'' entre les ministres saoudien et vénézuélien du Pétrole », a résumé Tim Evans de Citi, se référant ironiquement à un terme employé par l'agence officielle saoudienne de presse pour décrire la rencontre.

Alors que les investisseurs peinent à croire à un arrangement entre les principaux producteurs pour réduire une offre dont le niveau pléthorique a contribué à plomber en janvier les cours au plus bas depuis 2003, le ministre vénézuélien, Eulogio del Pino s'est rendu en Arabie saoudite, le plus gros producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), après avoir rencontré des responsables russes la semaine dernière.

Cette réunion « n'a apparemment conduit à aucun changement d'attitude de l'Arabie saoudite sur sa réticence à participer à une réunion d'urgence de l'OPEP », a noté M. Evans. « Cela place la définition de ''fructueux'' le plus bas possible et, à notre avis, laisse le marché face à une surabondance persistante. »

Le niveau élevé de l'offre, non seulement de l'OPEP et de la Russie mais aussi des États-Unis, a joué un grand rôle dans la chute des prix, qui ont perdu plus de deux tiers de leur valeur depuis la mi-2014.

Dans ce contexte sont apparues fin janvier des rumeurs d'accords, d'une part au sein de l'OPEP, d'autre part entre le cartel et la Russie, qui ont encouragé quelques tentatives de rebond du marché, sans que celles-ci aboutissent durablement.

« Pour le moment, on continue à observer des réunions sans résultat », a commenté James Williams, de WTRG Economics. « Il va probablement falloir attendre la fin de l'année avant que le marché devienne un minimum optimiste. »