TransCanada lance une opération de grande séduction dans l'espoir de voir son projet d'oléoduc Énergie Est atteindre un seuil d'acceptabilité sociale au Québec qui lui permettra d'aller de l'avant.

L'entreprise de transport pétrolier a annoncé mercredi, en présence de nombreux représentants du milieu des affaires, la conclusion d'une entente par laquelle la firme ABB fournira au moins 22 bâtiments d'alimentation électrique pour les stations de pompage situées le long de l'oléoduc.

L'annonce vise notamment à répondre à l'un des plus importants reproches qui ont été faits à TransCanada, tant par le gouvernement du Québec que par la Communauté métropolitaine de Montréal, soit l'absence de retombées économiques significatives.

En vertu de cette entente, ABB créera 120 emplois directs et 90 emplois indirects dans une nouvelle installation de production dans la grande région de Montréal si, bien sûr, le projet de TransCanada est approuvé par les autorités réglementaires.

ABB se dit par ailleurs persuadé de voir ces emplois - destinés à la réalisation de ce contrat - devenir permanents, estimant qu'il y aura une demande pour ce type de bâtiment à plus long terme, notamment pour le développement du Plan Nord.

Les bâtiments électriques qu'ABB devra livrer sont des modules préfabriqués abritant le matériel électrique et d'automatisation nécessaire à l'alimentation électrique des stations de pompage, conçus pour durer plus de 30 ans tout en résistant aux conditions extrêmes de froid et de neige.

En procédant à l'annonce, les dirigeants de TransCanada ont répété à maintes reprises avoir entendu les critiques exprimées à l'endroit du projet d'oléoduc et ont reconnu la nécessité d'être davantage à l'écoute de ces préoccupations, qu'ils ont qualifiées de légitimes.

Ils ont promis de travailler plus étroitement avec les services d'incendie, les services d'urgence, les propriétaires de terres, les élus et les Premières Nations afin de créer des liens à long terme fondés sur la confiance.

TransCanada insiste par ailleurs sur le fait que les oléoducs représentent, selon ses promoteurs, le moyen le plus sûr de transporter des hydrocarbures et le moins dommageable en termes de production de gaz à effet de serre comparativement aux trains et aux camions-citernes.

Les promoteurs du projet soutiennent que sa réalisation créera plus de 3000 emplois au Québec au cours des neuf ans de planification et de construction de l'oléoduc et que la construction générera près d'un milliard en revenus fiscaux pour la province, en plus d'ajouter 1,2 milliard de recettes fiscales par la suite pour les 20 premières années d'exploitation.

L'ONÉ demande à TransCanada de reformuler

(Fannie Olivier, OTTAWA) L'Office national de l'énergie exige de TransCanada qu'il reformule plus clairement sa demande d'autorisation pour son projet Énergie Est.

Dans une lettre qu'il a fait parvenir mercredi, l'ONÉ indique avoir «constaté qu'il est difficile même pour des experts de s'y retrouver», selon la formulation actuelle du projet. L'ONÉ craint qu'il soit encore plus ardu pour la population en général d'y voir clair.

TransCanada a notamment effectué cinq mises à jour sur Énergie Est depuis la première fois qu'il s'est adressé à l'ONÉ, en octobre 2014. L'Office demande ainsi une version consolidée, avec des informations présentées «selon une disposition claire et facile à suivre, facilitant les recherches et les références».

Il signale également qu'il exige ce document dans les deux langues officielles, avec des versions française et anglaise «en parfaite correspondance».

Un porte-parole de l'entreprise, Jonathan Abecassis, a confirmé avoir bel et bien reçu cette demande de l'ONÉ, assurant que TransCanada accueillait favorablement cette demande.

Le dossier des oléoducs et plus précisément d'Énergie Est était par ailleurs chaudement débattu aux Communes, mercredi, l'opposition conservatrice accusant le gouvernement libéral de ne pas en faire assez pour venir en aide à l'Alberta.