Les cours du pétrole ont encore un peu progressé jeudi à New York, les investisseurs semblant hésiter à les stabiliser, partagés entre les fondamentaux du marché toujours défavorables et le retour de l'optimisme sur les marchés d'actions.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a gagné 50 cents à 46,75 $ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au terme d'une séance en dents de scie.

«Il ne semble pas qu'il y ait de vraie raison qui pousse le marché à la hausse», a noté Gene McGillian, chez Tradition Energy, mais «peut-être que certains s'attendent à voir la production américaine (de brut) se prolonger».

Le marché gardait en tête les chiffres hebdomadaires publiés mercredi par le ministère américain de l'Énergie, qui ont montré d'une part que les stocks de brut aux États-Unis avaient augmenté plus que prévu, et d'autre part que la production nationale avait nettement reflué, à hauteur de 119 000 barils, pour revenir à son niveau de janvier.

Pour Tim Evans, chez Citi, «les marchés du pétrole épousent le mouvement des marchés boursiers», ravis de voir le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi confirmer qu'il est prêt à faire tout son possible pour soutenir l'économie.

«Les investisseurs sont plus satisfaits de l'idée d'une poursuite des mesures de relance qu'ils ne sont inquiets de la mauvaise demande», a souligné M. Evans, ne croyant cependant guère à ce que le rebond puisse durer longtemps.

«Les prix peuvent traverser des rebonds à court terme - après tout même les dindes réussissent à s'envoler si le vent souffle assez fort - mais nous continuons à considérer que le marché souffre d'une surabondance de l'offre, d'autant que le production iranienne va aggraver les surplus», a-t-il conclu.

Le Congrès américain devrait approuver ce mois-ci l'accord sur le nucléaire iranien, ouvrant la voie à la levée des sanctions visant la République islamique et donc à un afflux de brut iranien.

Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, estimait pour sa part que le léger rebond était plus simplement lié à des mouvements techniques et achats à bon compte, dans un marché «fondamentalement baissier».

«Le risque de déflation, qui est de nouveau évoqué en zone euro, constitue un énième facteur baissier pour le marché puisqu'il va peser sur la demande mondiale», soulignait-il.